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Best-of écolo, le dragster solaire

Ven 07/07/2006   —   Il y a une chose détestable dans toutes les compétitions automobiles : les voitures partent avec un réservoir plein, et elles finissent avec un réservoir vide.
Il doit y avoir moyen de faire autrement, par exemple en s'inspirant du moyen de déplacement le plus écologique de la planète, qui est... Le voilier. Le voilier est formidable parce qu'il n'emmène aucune énergie avec lui (encore que beaucoup aient maintenant un petit moteur pour les manœuvres au port), et qu'il trouve l'énergie de se déplacer en chemin. On rêve de pouvoir faire cela avec une voiture ! La voiture à voile cependant, nous l'imaginons assez mal... Mais un véhicule solaire, nous en avons déjà vu. Il existe quelques courses de voitures solaires même, mais ce sont des autos qui sont équipées de batteries, ce n'est pas l'idée ici.

La course qui a eu lieu le 24 juin (nous n'avons eu les photos que cette semaine) à Wenatchee (aux USA, état de Washington, sur la côte ouest), était avec des véhicules qui ne possédaient aucune énergie au départ. Aux concurrents de se débrouiller pour trouver de l'énergie quand le signal de départ est donné ! C'était avec des capteurs photovoltaïques qu'ils y parvenaient, le signal de départ donnant l'autorisation de brancher les capteurs solaires aux moteurs électriques. Course d'amateurs, les véhicules étaient très simples de conception. L'électronique se limitait presque à un régulateur de tension, et sur des autos dont plusieurs avaient de simples chassis en bois, les performances, en termes chiffrées, étaient alors... Mauvaises.

Ridicules même, mais pourtant exceptionnelles du fait que les voitures trouvaient leur énergie, et l'exploitaient, simultanément, en temps réel. La course était courte, 250 mètres, le gagnant les a parcouru en 57 secondes, c'est le véhicule de la photo de droite. Il est la création d'un professionnel de l'énergie solaire, Randy Brooks. Il a probablement gagné parce qu'il avait eu l'idée de fabriquer un panneau orientable pour y placer ses cellules solaires, et ainsi augmenter leur rendement en le penchant pour qu'il soit face au soleil. Tous les concurrents n'ont pas eu cette finesse, même si d'autres avaient aussi de la pratique. La photo ci-contre le montre, ce n'est pas un débutant qui refroidit ses capteurs à l'extincteur pour en accroître l'efficacité.

C'est la seconde édition, et, pourrait-il un jour y avoir une course similaire en France, nous pensons que ce n'est pas impossible. Un temps pionnière de l'énergie solaire, le pays avait délaissé cette énergie ces 20 dernières années, mais on y revient puisque François Goulard, le ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, a signé le 3 juillet le protocole d'accord portant création de l'Institut National de l'Energie Solaire (INES) avec le Conseil général de la Savoie, la Région Rhône-Alpes, le CEA, le CNRS, le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), et l'Université de Savoie. Implanté sur le site de Savoie Technolac, à proximité de Chambéry, ce nouvel établissement devrait à terme réunir plus de 250 chercheurs, formateurs et industriels.


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