| Ses points forts Design moderne Bonne autonomie Equipement Prix |
Ses points faibles Part de l'infotainment trop grande Motricité sur le mouillé |
C'est avec de beaux modèles que BYD est arrivé en France, et il est progressivement descendu en gamme, jusqu'à cette Dolphin Surf qui consitue le nouveau modèle d'appel du grand constructeur chinois. Si c'est un nouveau modèle pour nous, cette Dolphin Surf est déjà bien connue et appréciée en Chine, au Brésil et ailleurs, où sous les noms de Seagull ou de Dolphin Mini, BYD en a déjà vendu 930.000 ! C'est dire qu'ils ont eu le temps d'essuyer les plâtres, et que l'auto devrait être exempte de tout défaut. Citadine de segment B, cette Dolphin Surf a les dimensions suivantes : 3,99 x 1,72 x 1,59 m. Pour comparer avec Renault, cette chinoise est plus grande qu'une R5 E-Tech, mais plus petite qu'une Clio. Et c'est une pure électrique. Il n'y a pas et il n'y aura jamais de version essence, ni même d'hybride rechargeable.
Avec un choix de 2 moteurs et de 2 batteries, il y a 3 versions. Petit moteur et petite batterie (Dolphin Surf Active). Petit moteur et grosse batterie (Dolphin Surf Boost). Gros moteur et grosse batterie (Dolphin Surf Comfort, et là ce n'est pas une faute, BYD écrit comfort en anglais, et non pas confort en français). Les chiffres de puissance du moteur sont 65 et 115 kW, les capacités brutes de la batterie sont 30 et 43,2 kWh. La première est proposée au tarif extrêmement concurrentiel de 19.990 €, la seconde est à 23.990 €, la dernière étant à 25.990 €. Certains s'enthousiasmeront devant le premier prix, mais il faut bien rappeler là que c'est avec une batterie d'une capacité brute de 30 kWh. On n'ira pas loin avec cela. L'autonomie WLTP, dont on sait qu'elle est toujours un peu optimiste, est de 220 km. Les modèles suivants ont une autonomie de 322 et 310 km, et c'est cette dernière version, la plus belle et la plus chère (on n'est pas là pour se priver), la Comfort, que nous avons essayé.
Pas de surprise de ce côté-là. La Dolphin Surf est une traction avant, et comme toutes les BYD, elle possède une batterie Blade à technologie LFP. Chiffres intéressants, les masses. 1294, 1370 et 1390 kg. Ensuite, pour la recharge, on peut féliciter BYD d'avoir doté son auto en série d'un chargeur AC 11 kW. On pourra recharger complètement l'auto en 3 heures si elle a la petite batterie, et en 5 heures si elle a la grosse. Mais c'est moins brillant avec la recharge en courant continu, avec un courant maximal accepté de 65 kW pour la petite batterie, et de 85 kW avec la grosse batterie. Dans les deux cas, il faudra 30 minutes pour passer de 10 à 80 % de charge. Le plus remarquable enfin étant la fonction V2L en série, même sur la version de base à 19.990 €. On pourra en tirer un courant de 3,3kW (16A). Cela peut toujours rendre service.
Elle a une bonne gueule cette Dolphin Surf. Les phares me rappellent les yeux du monstre des vieilles bandes dessinées Wampus, pour les rares qui connaissent. La voiture d'essai est d'un jaune-vert pompier, comme les ambulances en Suisse ou aux Etats-Unis, et la bande noire en bas des flancs ajoute un surcroît de caractère qu'on ne s'attendait pas à trouver sur une auto de ce segment. Petite déception cependant, si on choisit l'auto en noir, on ne la distingue plus, puisqu'elle reste noire. Il faudrait qu'elle devienne blanche... La bonne impression se poursuit à l'intérieur, où il n'y a rien de cheap. Il y a un écran central de bonne taille, on peut le faire pivoter électriquement, comme sur toutes les BYD, et il y a un vrai petit tableau de bord face au conducteur. On aurait aimé plus de boutons physiques, mais comme sur d'autres modèles du constructeur, la rangée de molettes pour les commandes essentielles est une belle trouvaille. C'est original. Il y avait déjà des électriques pas chères, la Dacia Spring et la Leapmotor T03, mais cette Dolphin Surf est clairement dans une catégorie supérieure. Et les sièges en 2 tons de cette finition Comfort, on n'a pas du tout le sentiment d'être dans une voiture pas chère. Surtout avec un tel équipement, le siège électrique, affichage vue d'oiseau avec une excellente résolution (mieux que sur des européennes 2 fois plus chères), passage automatique feux de croisement à feux de route... Cette BYD est une 4 places où 2 grands peuvent tenir à l'arrière, et le coffre a un volume de 308 litres, ce qui est dans la bonne moyenne. On signalera tout de même un défaut, les caractères sont beaucoup trop petits sur l'écran du GPS, et les couleurs de la carte manquent de contraste. Tout y est trop sombre et peu lisible.
L'auto est donnée pour passer de 0 à 100 km/h en 9,1 secondes. C'est peut-être possible sur sol sec, mais sur les chaussées humides du jour de notre essai, les pneumatique Hankook ont vite crié leur douleur aux démarrages. Dans un moment d'enthousiasme, j'aurais même constaté un petit retour de couple dans le volant. Je ne m'attendais pas à une sportive, et c'est bien ce que j'ai trouvé. Cela avance bien pourtant, avec 156 ch pour 1390 kg, les reprises sont immédiates. Les autres citadines restent derrière. En plus, elle est presque toujours confortable. Pour une utilisation urbaine, cette Dolphin Surf remplit parfaitement sa mission, et elle ne sera pas ridicule sur autoroute grâce à ses 156 ch. C'est la même puissance qu'une Peugeot e-308, mais avec 300 kg de moins !
Je n'aurais fait qu'un mini-mini essai, de 57 km, presqu'intégralement dans les embouteillages du nord de Paris. La petite BYD n'a pas démérité, c'est exactement pour cela qu'elle a été conçue, et je n'aurais consommé que 16 % de batterie durant ce trajet. Cela laisse présager d'une autonomie de 356 km à ce rythme très tranquille. Le rapport prix/autonomie est donc remarquable. Il faudrait tout de même mesurer la consommation sur autoroute pour tout connaitre du potentiel de l'auto, mais si on ne se sert de l'auto que pour la ville, le terrain normal d'une auto de cette catégorie, la Dolphin Surf remplit parfaitement sa mission.
Est-elle chère, ou n'est-elle pas chère ? On peut quasiment répondre positivement à ces 2 questions contraires. D'abord parce que la voiture est vendue en France bien plus chère que dans son pays, mais il faut préciser immédiatement que les versions européennes ont plus d'quipements de sécurité, qu'il y a ensuite les taxes, et qu'importée de Chine, la Dolphin Surf n'a pas droit au bonus de l'état français. Ce qui changerait si l'auto était un jour fabriquée en Hongrie... Mais cette BYD est malgré tout moins chère qu'une Renault 5 E-Tech, ce qui s'explique très bien, puisque la française est plus agréable à conduire. Elle est aussi moins chère qu'une Hyundai Inster, mais cette coréenne est plus sobre, et son autonomie est supérieure. On a donc une hiérarchie tarifaire parfaitement respectée. Oui, la concurrence a des qualités que la BYD n'a pas, mais... Cette chinoise qui présente bien, a l'atout de son prix, et ce sera un argument décisif pour beaucoup.
