Tesla Model S P85D dual motor, l'évolution détaillée


Comme
nous l'avions prédit, la Tesla D est une Model S à 2 moteurs. Ce n'est pas une surprise, puisque si on se rappelle du
concept initial du Model X, il reprenait à l'arrière le moteur de la Model S, mais on lui avait ajouté un second petit moteur sur le train avant. C'est celui qu'on voit aujourd'hui sur cette Tesla P85D. Et ce n'est pas le seul changement, puisque le moteur arrière est lui aussi modifié. On connaissait 3 versions de la Tesla Model S, de 302 à 416 ch, l'éventail de puissance s'étend désormais de 380 à 470 ch. Et sur la Tesla Model S P85D, le moteur avant vient ajouter 221 ch, pour aboutir à une traction intégrale d'une puissance monstrueuse de 691 ch. Soit plus qu'une Mercedes S65 AMG, et cette Tesla n'est donc rien de moins que la berline la plus puissante du monde !

Ceci est franchement inattendu. On savait que la Tesla était très puissante, mais personne n'aurait imaginé que le constructeur californien irait jusque battre les spécialistes allemands sur leur terrain de prédilection. Les performances évoluent dans le même sens, et lors de sa présentation, Elon Musk, a expliqué qu'il avait pris la McLaren F1 (la supercar à moteur BMW V12 des années 1990) comme benchmark en accélération. Selon ses propres termes :
« It's just bananas » (c'est dingue). Il sera d'ailleurs possible de régler le mode de fonctionnement de l'auto (et de la puissance disponible), avec au choix les 3 réglages suivants :
Normal ;
Sport ; et
Insane (
malsain, c'est de l'humour selon Tesla).


Le 0 à 96 km/h (60 mph) ne demanderait que 3,2 s, avec le quart de mile départ arrêté parcouru en 11,8 secondes. Il n'y a qu'une poignée de supercars capables de faire mieux. M.Musk peut-être fier, mais il exagère quand il dit que son système est supérieur à tous les autres systèmes du marché. Et c'est même techniquement faux de dire comme il le fait que
« you can dynamically shift the power from front to rear ». Un Porsche Cayenne permet cela, en envoyant selon le besoin 100 % du couple du moteur essence sur les 2 seules roues avants, ou les 2 seules roues arrières. Il n'est pas possible de faire cela sur une Tesla D. Ce qu'il est possible sur la Tesla est de faire varier la puissance du moteur avant transmise aux roues avants de manière totalement indépendante de la puissance du moteur arrière transmise aux roues arrières. Sans aucune liaison mécanique entre les 2 trains, on ne peut rien faire de plus.

L'avantage de la propulsion électrique cependant, est d'être modulable avec plus de précision, et de rapidité, qu'une propulsion mécanique. Mais les différentiels et les systèmes de contrôle de traction qu'on sait faire aujourd'hui réagissent en une fraction de seconde. Que personne ne parie sur la supériorité de la transmission Tesla. Le constructeur californien ajoute aussi à ses autos des fonctions avancées d'assistance à la conduite. Cela s'appelle
Autopilot, mais ce n'est pas encore de la conduite autonome, même si on s'en approche. Et à la différence des marques allemandes qui proposent cela en option (coûteuse), c'est en série sur toutes les Tesla Model S produites à compter de ce mois.


Sur l'autoroute, une Tesla peut désormais rouler dans sa file à la vitesse autorisée sans aucune intervention du conducteur. Avec des options, une Mercedes classe S peut aussi faire cela, mais la Tesla peut faire une chose en plus : le conducteur peut actionner son clignotant, et l'auto changera de file toute seule dès que ce sera possible. Elon Musk peut avoir le sourire, son auto progresse pour désormais dépasser les meilleures. Et cerise sur le gateau, l'autonomie augmente de 3 % pour atteindre officiellement 442 km. Cela n'est pas évident à comprendre, puisque la puissance et la masse augmente avec un second moteur, mais la regénération augmente aussi, surtout qu'elle s'opère désormais sur les roues avants, sans oublier que si la Model S P85D est une traction intégrale, personne ne dit qu'elle l'est de manière permanente. Avec un contrôle électronique intelligent, c'est effectivement très plausible que l'autonomie de l'auto profite de l'ajout d'un moteur avant.
En conclusion, alors qu'on attendait des progrès des Nissan Leaf, Renault Zoé et des autres électriques populaires pour rapprocher ces autos de la reine Tesla, la meilleure de toutes les électriques, c'est Tesla qui avance le plus vite, et qui creuse l'écart ! Bravo Tesla !
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