Essai détaillé BYD Dolphin, elle ne devrait pas séduire que par son prix
Ses points forts
Prix/performances/autonomie
Jolie carrosserie
Design de l'habitacle
Habitabilité arrière |
Ses points faibles
Recharge rapide trop lente
Retours de couple dans la direction
Palette de couleurs
Ergonomie menus écran |
Historique et présentation

C'est une voiture méconnue en France. Comme dans toute l'Europe. Pourtant, la BYD Dolphin n'a rien d'une nouveauté sortie de l'oeuf. BYD en a déjà vendu plus de 700 000 dans le monde ! Bizarrement dans l'hexagone, on connaît plus les modèles supérieurs de ce consstructeur. C'est sans doute parce que sa situation en France n'est pas simple, puisque si les grandes BYD ne sont guère en concurrence qu'avec Tesla, cette Dolphin est en concurrence frontale avec la Renault Megane E-Tech. Il n'y a en effet que 10 € de différence entre le prix de base de la BYD et celui de la Renault. La voiture chinoise fait quelques centimètres de plus, elle est aussi plus puissante et sa batterie est plus grosse, mais la voiture française a droit à un bonus... On va essayer d'y voir clair.
Technologie


La BYD Dolphin repose sur l'architecture e-platform 3.0 de ce constructeur, qui est la même qu'utilise la
Seal, pourtant de la classe supérieure. Sur un empattement de 2,70 m, c'est une traction avant de 4,29 m de longueur. Il y avait 2 versions, mais il n'y en a plus qu'une aujourd'hui. Son moteur délivre une puissance de 150 kW, avec 310 Nm de couple, il est alimenté par une batterie d'une capacité de 60,48 kWh. Ce sont de très bonnes valeurs pour une compacte, il n'y a que la puissance maximale du courant de recharge qui soit faible, à 88 kW. Sur la route, aucun arrêt recharge ne pourra durer 30 minutes. BYD annonce 40 minutes pour passer de 10 à 80 % de charge. Mais avec une masse plutôt bien contenue à 1658 kg, l'autonomie WLTP ressort à 427 km. Il y a mieux, mais c'est plus cher.
Intérieur et équipement


Mon premier contact avec la Dolphin me laisse perplexe. Ma voiture d'essai a une peinture 2 tons, gris-bleu argenté surmonté de noir. La dernière voiture que j'ai vu avec cette combinaison de couleurs était une Mercedes ancienne. Je regarde le nuancier pour voir, et je n'y trouve pas les couleurs que j'attendais pour une auto de ce segment. Je pense à la MG4, une autre chinoise aux caractéristiques très proches de cette Dolphin, qui a été lancée avec des couleurs vives, un orange super flashy, un bleu ultra vif. Pourquoi n'y a t-il pas de couleurs qui flashent, disponibles sur cette BYD ? N'est-ce pas une auto destinée aux jeunes ? Et ma perplexité ne fait qu'augmenter quand en ouvrant la porte, je vois des gros surtapis en caoutchouc. Comme si l'auto était un 4x4, et que j'allais aller dans la gadoue. Je ne comprends pas la définition de cette voiture. Faut améliorer cela.


Au volant, je retrouve le grand écran central pivotant comme sur toutes les BYD. Orientation portrait ou paysage. Ce n'est pas idiot en fait, même si cela impose d'avoir un écran non intégré à la planche de bord. Au centre de l'écran, je vois l'icône de l'application Spotify. L'application de téléchargement de musique. Je ne l'utilise pas. Comme j'ai le temps, je regarde pour la supprimer, et à ma grande surprise, ce n'est pas possible. Cela m'a été confirmé après l'essai par un ingénieur BYD (un chinois), on ne peut pas supprimer Spotify. Comme sur mon smartphone, j'ai des applications que je n'utiliserai jamais, et je ne peux pas les désinstaller. Je trouve cela détestable que les voitures deviennent aussi comme cela... Pourtant, cet écran central est formidable. La marche arrière fait afficher une vue d'oiseau de l'auto avec une superbe résolution. Je ne crois pas qu'une seule voiture européenne de ce segment fasse aussi bien. Mais il est dommage que cet écran serve à tout, et notamment à la climatisation. Des boutons à part sont toujours préférables. Surtout que l'ergonomie des nombreux sous-menus de l'écran pourrait être améliorée.


Comme presque toutes les électriques, l'instrumentation est insuffisante. L'indication de puissance est bien trop petite. Ce n'est qu'un mini arc de cercle d'à peine 4 cm. Bon, il y a l'affichage chiffré à côté, mais un gros compteur gradué est tellement plus lisible, plus rapide à lire aussi. Ce n'est pas la première fois que je dis cela... Maintenant, si je détourne les yeux de ces écrans qui captent trop vite l'attention, je découvre une planche de bord très originale, avec des formes chaloupées, des grandes courbes souples. Il y a un aspect bio-design qui me plait beaucoup, et j'adore les poignées intérieures de portes. Hyper faciles à prendre en main. Je ne serais pas aussi enthousiaste vis-à-vis de la commande de vitesses, une molette rotative, mais cela me réjouit de voir que les designers BYD ont osé sortir des sentiers battus. Ils n'ont pas copié ! Certains plastiques ne sont pas de première qualité, mais au vu du prix et de la capacité de la batterie, on ne fera pas le difficile. Surtout que par ailleurs, la banquette arrière est très accueillante. Bien plus qu'une Megane E-Tech. Quant au coffre, avec 345 litres, il est tout à fait convenable, et son volume s'étend jusqu'à 1310 litres en rabattant les sièges arrières.
Performances et tenue de route


150 kW ! 204 ch ! Cela avance bien. Le premier contact est très positif. De 0 à 100 km/h en 7,0 secondes. La voiture répond immédiatement à toute sollicitation de l'accélérateur, c'est ce qu'on attend d'une électrique. Mais un conducteur a d'autres attentes, et là, la réponse n'est pas aussi enthousiasmante. Si par exemple vous avez l'audace d'accélérer dans un tournant, au milieu d'un tournant, quand les roues ne sont pas revenues droites, vous avez immédiatement une réaction dans la direction pour vous dire qu'il ne faut pas faire cela. Non. C'est interdit. Bon, tant pis. L'amortissement est insuffisant. Si je roule sur dos d'âne, la voiture met trop de temps pour se stabiliser après coup. Les trains roulants sont clairement optimisés pour le confort, la voiture prend un peu de roulis dans les courbes, et ce n'est pas gênant, à la limite c'est même positif, cela parle, le conducteur comprend, mais cette chinoise prouve encore une fois, que les constructeurs européens conservent une jolie longueur d'avance dans la conception des trains roulants. Tant mieux pour eux. Et on prendra plus cette BYD pour une citadine, où elle est toujours confortable.
Consommation, efficacité énergétique


427 km d'autonomie WLTP. Voilà la théorie, et la réalité en est très proche, puisqu'après avoir parcouru 301 km sur un trajet moitié urbain, moitié routier, il restait 26 % de charge dans la batterie. On peut réellement faire 400 km entre 2 recharges, c'est mieux que les électriques comparables de Stellantis. Il reste que la recharge est nettement moins excitante, puisqu'en me branchant sur une borne 120 kW, la puissance du courant envoyé n'a jamais dépassé 67 kW. Un leader de la batterie comme BYD devrait pouvoir recharger plus rapidement. Bon point tout de même, du fait que les derniers pourcents de la recharge sont plutôr rapides. Et après avoir chargé 48,96 kWh (de 26 à 100 %), je fus content de voir l'ordinateur de bord m'afficher une autonomie de 433 km. Sur autoroute ensuite, à 130 km/h au régulateur, j'ai fait exactement 100 km en consommant 39 % de batterie. C'est moins bon, mais cela reste une valeur satisfaisante. 250 km d'autonomie sur l'autoroute avec une compacte, c'est déjà beau.
Conclusion


La conclusion n'est pas simple, parce que je suis partagé devant cette BYD Dolphin. J'aime beaucoup son design extérieur, elle est réellement mignonne et originale. Son design est si sympathique qu'il fait paraître l'auto plus petite qu'elle n'est. Et sa base technique est excellente, avec un bon moteur et une bonne batterie, mais je reste sur ma faim parce que j'ai le sentiment que l'auto n'est pas assez aboutie. Je la vois comme une petite familiale tranquille, sans ambition j'ose écrire, alors qu'avec des suspensions améliorées, un chargeur en courant continu plus rapide, et une interface graphique repensée, elle pourrait être l'une des meilleures. Je surveillerai l'arrivée d'une nouvelle génération, et en l'attendant, BYD fait des offres de leasing très concurrentielles.
Laurent J. Masson
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