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Faut-il sauver les constructeurs en difficulté ?

Ven 12/12/2008   —   Aux Etats-Unis, la chambre des représentants a voté une aide financière pour soutenir l'industrie auto.

Quand des milliers d'espèces animales sont en voie de disparition, et que la banquise de l'Arctique ne sera bientôt plus qu'un grand lac où on ira pêcher les cadavres d'ours, on ne fait rien. Ou presque rien. Mais qu'une paire de multinationales réputées pour leurs produits technoilogiquement dépassés ait des difficultés de trésorerie, le nouveau président des Etats-Unis crie au feu ! On voit quelles sont les priorités dans ce monde, l'écologie n'en est toujours pas une... Face à une chute drastique des immatriculations de voitures neuves, les constructeurs américains, GM et le groupe Chrysler, avaient demandé une aide immédiate de 25 milliards de dollars pour rester à flots, la chambre des représentants vient de leur en accorder 14. Mais le sénat doit contresigner, et tout indique aujourd'hui qu'il ne le fera pas. Une entreprise a t-elle droit à des erreurs dont les particuliers doivent payer la réparation ? GM et Chrysler sont dans le rouge, parce que leur rentabilité repose sur leurs modèles les plus énergivores (dont les ventes ont le plus faibli), et que leur offre généraliste n'est pas à niveau. Il suffit de comparer une Chrysler Sebring à une Volkswagen Passat pour s'en convaincre, la voiture américaine est risible.

L'idée des politiques est que ce prêt doit permettre aux constructeurs de se restructurer ! Ce n'est pas un banquier qui aurait l'idée d'accorder un prêt à un client pour qu'il se réorganise. Les constructeurs américains ont besoin de faire des meilleures voitures, et ensuite de convaincre les gens de les acheter, il y en a pour des années ! Une filialisation de toutes les activités non rentables (la production des modèles qui se vendent le plus mal), puis la liquidation de ces filiales serait assurément une bien meilleure manière de se restructurer, mais donnera t-on aux dirigeants de GM et Chrysler la liberté de faire cela ? Renault avait arrêté l'Avantime. Smart a arrêté le roadster et la Forfour. C'était dur. Ce sera plus dur encore pour GM et Chrysler qui ont ensemble plus d'une dizaine de modèles à arrêter de suite (avec des milliers de licenciements). Mais au moins cela leur permettrait de repartir sur des bases saines. L'aide financière voté par les représentants américains est assorti de nombreuses conditions, mais pour ne pas faire mal (!), elle oublie d'exiger de crever l'abcès dont souffrent les constructeurs américains. Elle ne résoudra rien.

Nos illustrations, le démarrage de la production du nouveau Dodge Ram, le 12 septembre dernier. Jim Press, Vice Chairman et President de Chrysler, et Jennifer Granholm, gouverneure du Michigan.

ADDENDUM : le sénat des Etats-Unis a refusé de valider l'aide financière de l'état à GM et Chrysler, tout le projet est donc à l'eau.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : Chrysler ; politique-transport_monde