Ferrari, bientôt une marque normale ?
Dim 14/09/2014 — Pour le meilleur et pour le pire.


On sait que la période est terrible pour les constructeurs de supercars. Bruxelles a fixé des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2, et si on sait faire une Fiat Panda qui ne consomme que 5 l/100 km, c'est moins évident pour une Ferrari V12. La solution noble est de limiter les volumes. C'était la position clairement exprimée de M.Montezemolo. Une Ferrari use beaucoup, mais la marque ne fait que quelques milliers de voitures par an (environ 7000), et en plus elles roulent peu. Alors cela passe. M.Montezemolo a aussi une définition étroite et précise, de ce que doit être une Ferrari : une super sportive avec un moteur au régime de rotation très élevé.
Ces choix ne seraient pas au goût de Sergio Marchionne, qui plus qu'un car-guy est avant tout un homme d'affaires. C'est l'homme qui laisse mourir la Punto parce qu'il n'y a pas d'argent à faire sur ce segment. C'est lui aussi qui devant l'échec de la fusion Chrysler/Lancia, décide d'arrêter les frais. M.Marchionne a toutes les commandes de Ferrari dans ses mains, et on sait ce qu'il veut : gagner de l'argent. Porsche gagne une fortune en vendant des 4x4 diesel, Maserati va faire de même. Nous sommes confiants qu'avec Sergio Marchionne, les futures Ferrari seront plus sobres, qu'elles respecteront toutes les normes, et qu'on les produira en plus grand nombre pour la satisfaction accrue des actionnaires. Mais je ne m'en réjouis pas.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Ferrari ; hautes-performances