La catastrophe du bouclier tarifaire
Ven 16/09/2022 — Il ne voit que le court terme.

On entend déjà des soi-disant experts donner des chiffres, mais ce sont des estimations au doigt mouillé. Le plus grave est que le problème principal qui frappe le secteur de l'énergie en France, est le sous-investissement. La France est en retard dans ses objectifs de développement des énergies renouvelables, comme dans la maintenance de ses centrales nucléaires, et c'est pour cela que plus de la moitié sont aujourd'hui à l'arrêt. Ce doit être la priorité, que les acteurs de l'énergie puissent investir des milliards, pour construire de nouveaux moyens de production d'énergie en France. Si on taxe lourdement leurs profits, ce ne sera pas possible. Il faut investir, et dans les renouvelables, parce qu'il y a là un scandale énorme. Dans les énergéticiens que le gouvernement prévoit de ponctionner, il y a les sociétés gestionnaires de parcs éoliens, et de centrales photovoltaïques.
Il faut lire entre les lignes, mais c'est ce qu'a annoncé le gouvernement. Après s'être engagé avec le voisin du Nord pour échanger de l'électricité allemande renouvelable contre du gaz fossile importé d'Algérie, le gouvernement va taxer les producteurs d'énergies renouvelables, pour subventionner avec le bouclier tarifaire, la consommation d'énergies fossiles, gaz naturel et fioul domestique. Si au moins le gouvernement avait mis en place un programme d'investissement, par exemple en finançant l'achat de panneaux solaires ou d'une batterie stationnaire de 3 ou 5 kWh de capacité dans toutes les maisons individuelles, pour lisser les pics de consommation ! Mais non, le bouclier tarifaire va aider les ménages, d'accord, mais c'est de l'argent dépensé en pure perte, pour subventionner la consommation d'énergies fossiles qui émettent du CO2.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie