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car2go, l'autopartage selon Smart

Mer 22/10/2008   —   Autolib à Paris a été repoussé en 2010, mais un système similaire démarre ce vendredi à Ulm.

Cela fonctionne de la manière suivante. La première chose à faire est de s'inscrire, et c'est d'autant plus facile que c'est gratuit. Du moins pour le client, alors que ce ne l'est pas l'opérateur puisqu'il donne au client une puce, un transpondeur électronique destiné à être placé sur le permis de conduire du client. Une fois équipé, le client appelle le service à l'aide de son téléphone portable, et l'ordinateur lui communique la position des voitures car2go proches de l'endroit où il se trouve, il n'a plus qu'à en réserver une, il aurait aussi pu le faire par avance sur Internet. Les voitures peuvent être partout, quelques emplacements spécifiques leurs ont été attribués, mais ils ne sont pas obligatoires. Arrivé à l'auto ensuite, le client passe son permis avec la puce devant le boitier électronique fixé sur le tableau de bord, ce qui le fait reconnaître, et l'auto se déverrouille.

Le client s'installe à bord, il y est accueilli par un message de bienvenue sur l'ordinateur de bord à écran tactile, qui lui demande un code secret, cela pour éviter qu'un inconnu qui aurait « trouvé » un permis avec une puce ne puisse aller faire un tour (et que ce soit la personne qui a perdu son permis qui soit facturée). Une fois le code saisi, seconde question : la voiture est-elle propre et non endommagé ? Une assistance est prête à intervenir si quelque chose ne va pas, ou si le client répond OK, un petit boitier s'ouvre, on peut y prendre la clé de contact (la voiture ne démarre pas automatiquement, ce serait pourtant possible). Le client démarre, et il va absolument où il veut. Cela sans avoir effectué la moindre réservation préalable, ni avoir précisé la durée ou la distance de son déplacement. Arrivé à destination, le client se gare où il veut (du moins là où c'est autorisé), il remet la clé dans son petit boitier, la voiture se verrouille toute seule, et elle devient disponible pour un autre client.

Ce système a été entièrement conçu et développé par Daimler, le groupe qui possède les marques automobiles Mercedes et Smart, et il va démarrer avec 50 autos dans la ville allemande d'Ulm. Il s'agit d'une commune de 120 000 habitants, avec une densité de population encore raisonnable. Les voitures sont des Smart Fortwo CDI. La voiture qui rejette le moins de CO2 de tout le marché, 88 g/km. A l'idéal, on aurait préféré des voitures électriques, mais si la Smart électrique existe déjà, son niveau de développement est encore un peu juste pour ce programme accessible à tous, et dont on ignore encore si les usagers seront respectueux des voitures qu'ils utiliseront... Car ce ne sera pas cher. La tarification se fait à la durée, sans condition de distance, avec une base de 19 centimes la minute, un tarif qui est dégressif si on garde l'auto plus d'une heure. Tout est inclus, même le carburant, puisque s'il faut faire le plein, il y a dans l'auto une carte de paiement qui permet de le faire aux frais de l'opérateur (normalement, le personnel d'entretien se charge de faire le plein).

Lancé vendredi, le programme car2go est encore expérimental, mais il devrait être étendu à 200 autos début 2009, toujours dans la ville d'Ulm. Et bien sûr, si l'opération est positive et rentable, le groupe Daimler sera en pôle-position pour l'Autolib parisien et tous les projets analogues, puisqu'il sera le seul à avoir une expérience pratique... Il reste que comme le projet Citévu d'Antibes, qui est très proche bien que réalisé avec beaucoup moins de moyens, il se pose la question de la surveillance des usagers. A Ulm, des ordinateurs équipés de logiciels de cartographie reçoivent en permanence les données envoyées par les systèmes GPS des autos, leur position exacte est connue en temps réel à tout moment. Ce sera pratique pour les criminels qui pourront se fabriquer des alibis avec car2go, mais pour les citoyens anonymes, l'idée qu'un tiers puisse tout connaitre de leurs déplacements est particulièrement déplaisante. Pour cela et bien d'autres raisons, nous nous interrogeons sur le potentiel de succès de car2go, mais nous ne sommes pas les seuls puisque Daimler aussi !


Rubrique(s) et mot(s)-clé : Smart ; autopartage-covoiturage