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Faillites : Chrysler ouvre le bal

Ven 01/05/2009   —   Le président Obama annonce le sauvetage de Chrysler par Fiat contre les spéculateurs.
La procédure par laquelle une entreprise se déclare en cessation de paiement est normalement exceptionnelle, et souvent prélude à la liquidation, mais ce ne sera pas le cas ici. Tout pourtant est exceptionnel dans cette affaire, à commencer par le fait que ce soit le président des Etats-Unis qui annonce la mise en faillite de l'entreprise ! Quelqu'un avait-il déjà entendu un chef d'état annoncer une faillite ? Ce fut le cas ici : vidéo. Piloté par l'homme le plus puissant du monde, ce dépôt de bilan devrait donner un exemple inédit (quoiqu'on ignore encore les détails) d'une méthode de redémarrage d'une entreprise en donnant la priorité à ses employés, et à son futur plan produit, plutôt qu'à ses banquiers et divers créanciers. Entreprise de plus de 80 ans avec des dizaines de milliers d'employés dans plus de 100 pays, le groupe Chrysler, qui comprend Dodge et Jeep, a des milliers d'obligations. Contrats de travail, pensions de retraites des anciens employés, frais médicaux du personnel, contrats avec les fournisseurs, créances auprès de diverses banques et établissements de crédits, la liste est longue. Mais avec la procédure de faillite, tout est remis à plat, et tout ce qui était fixé et obligatoire redevient négociable, voire... Annulable, après une simple décision de justice.

Dans son discours, le président Obama a clairement indiqué sa désapprobation devant les hedge funds à qui Chrysler doit de l'argent, et qui refusaient de renégocier cette dette quand les ouvriers ont accepté des baisses de salaires. Ils (et eux seuls) risquent maintenant de tout perdre. Du moins, sauf ils ont souscrit une assurance contre la faillite de l'emprunteur. La faillite de Chrysler serait la meilleure chose qui pouvait leur arriver, puisque leur compagnie d'assurance devrait les rembourser intégralement... Là où la faillite est le plus avantageux est néanmoins pour Fiat, qui peut maintenant s'associer avec Chrysler sans devoir se soucier du passif considérable de l'américain. Il peut se focaliser sur le produit. La Fiat 500 ci-dessus était sur le stand Chrysler au salon de New York il y a un mois, toute petite à côté de la nouvelle Jeep Grand Chrokee, on peut prévoir de la trouver chez des concessionnaires américains à brève échéance. A moyen terme, nous attendons un modèle inédit bâti autour du savoir-faire italien, car comme le président Obama l'a dit : « Fiat a démontré qu'il savait construire les voitures sobres qui sont le futur de l'industrie ». Quelle pub ! Le président des Etats-Unis qui dit du bien de Fiat, on n'avait jamais vu cela... Mais parce que l'alliance Chrysler-Fiat (fusion dans quelques années si tout va bien) va permettre de proposer aux américains des voitures qui rejetteront moins de CO2, c'est une formidable nouvelle.

Le président a fixé un délai de 60 jours pour clotûrer la procédure de faillite et officialiser une nouvelle structure juridique. Il va maintenant devoir s'occuper du gros morceau : General Motors.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : Chrysler ; industrie-production