SARTRE, ou les automobilistes déresponsabilisés
Jeu 20/01/2011 — Les technocrates autophobes de Bruxelles en action.
Beaucoup de constructeurs travaillent déjà à des voitures intelligentes, où à l'aide de lidars, radars et autres scanners, la voiture sait analyser son environnement, et se conduit seule, grâce à l'intelligence artificielle de son processeur, dans la direction établie par le système de navigation. Le système SARTRE (Safe Road Trains for the Environment) est tout autre. Il est pour des voitures stupides, avec des conducteurs qui le seraient aussi !Le monsieur dans la voiture ci-dessus se déplace à une allure juste en dessous de la vitesse maximale autorisée. Pourtant il ne conduit pas, c'est le camion qui est devant qui le conduit. Un véhicule est défini comme de tête peloton, avec un vrai conducteur, et grâce à tout un lot de systèmes électroniques, on peut mettre derrière toute une compagnie de véhicules suiveurs, dans lesquels personne ne conduit, l'électronique se chargeant de tout. Les véhicules en queue suivent le véhicule de tête, exactement à la même allure, à une raisonnable distance de sécurité.
C'est le genre de technologie qui peut probablement intéresser les militaires, qui se déplacent souvent en convoi, mais l'utilité pour les particuliers est plus difficile à voir. Ce qu'on voit bien par contre, est qu'il s'agit d'un nouveau moyen de déresponsabiliser l'automobiliste, de le réduire à un élément inerte, comme un mouton dans un troupeau, qui ne fait que suivre le berger loin devant.
Bien sûr, on fait cela au nom de la sécurité, de l'écologie, des économies d'énergie, etc... C'est d'ailleurs pour cela que ce programme est largement financé par des fonds publics de l'Union Européenne. Mais n'y a t-il personne pour se soucier de la dimension de l'homme, dans les personnes qui décident de verser ou non une subvention ? Est-ce le progrès, que de réduire l'autonomie de mouvement, de pensée, et d'action des individus ?Les ingénieurs derrière le projet SARTRE ont déjà réalisé plusieurs tests très satisfaisants, mais ils ont encore besoin de plusieurs années de recherches, avant d'aboutir à une technologie suffisament à maturité pour qu'elle puisse être adoptée par le grand public. Sauf qu'elle serait parfaitement illégale.
Rappellons en effet que le premier principe du code de la route, est que l'automobiliste doit être en permanence maître de son véhicule. Et quid de l'assurance ? Dans l'hypothèse d'un accident alors qu'une auto est à l'intérieur d'un convoi, qui est responsable ? Le conducteur qui ne conduisait pas voit-il son bonus diminuer ? Et qui est qualifié pour être meneur ? Comment désigne t-on ces super-conducteurs ?. Ce projet SARTRE fait certes avancer la technologie, mais il pose de nombreuses questions désagréables.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; securite-routiere