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La tragédie de Gênes, tragédie de la démocratie ?

Sam 18/08/2018   —   Encore une catastrophe qui était évitable.
Le pont de Morandi à GênesIl est difficile d'être automobiliste. Il faut d'abord être responsable (Le conducteur d'un véhicule est responsable pénalement des infractions commises par lui dans la conduite dudit véhicule - Article L121-1 du code la route). Il faut ensuite être maître de son véhicule (... le conducteur de rester constamment maître de sa vitesse et de régler cette dernière en fonction de l'état de la chaussée, des difficultés de la circulation et des obstacles prévisibles - Article R413-17 du code de la route). Il y aussi des obligations, assurance et entretien. Ce dernier point ayant récemment été rendu plus difficile par un contrôle technique plus rigoureux.

Tout cela en parfaite opposition, avec la position de l'état, propriétaire du réseau routier. Il n'y a aucun contrôle technique pour les routes, alors qu'il est facile de constater des insuffisances. Un rapport du 10 juillet avait établi que sur les 12 000 ponts de l'hexagone, un tiers a besoin de réparations ! On se réjouirait alors presque de la catastrophe de Gênes, qui a contraint le gouvernement a accroître de 100 millions d'euros les crédits pour l'entretien des ouvrages. S'il ne s'était rien passé en Italie...

Mais si maintenant, on voudrait voir plus loin, on peut s'interroger sur une possible crise de la démocratie. Il est déjà établi que la biodiversité est en chute libre. Ensuite, les viaducs ne votent pas. Les monuments historiques non plus, et encore moins les commissariats, ni les casernes, et pas non plus les centrales nucléaires qui ont été conçues pour une durée de vie de 40 ans, mais dont EDF dit aujourd'hui qu'elles peuvent durer 20 ans de plus. Une grande part du patrimoine de l'état est en piteux état, et c'est encore plus vrai en Italie. Le plus grave est qu'on peut attribuer une part de responsabilité à cet état des choses au peuple italien.

Au gouvernement, Luigi di Maio, ce pur démagogue, vient du M5S, le parti de Beppe Grillo qui a toujours été contre tous les grands travaux. Début mai, Luigi di Maio avait rappelé son opposition au projet d'un nouveau viaduc, et il y a seulement 2 semaines, Danilo Toninelli, le ministre des transports, avait déclaré qu'il fallait faire un nouveau diagnostic (on lira sur ce sujet, l'excellent article de FranceInfo). Mais on le sait, le M5S est parvenu au pouvoir avec la promesse de créer un revenu citoyen, sans condition de ressources ni de limite de durée, de 780 € par mois pour tous les italiens (mesure non encore concrétisée). Ceux qui s'intéressent aux personnes, assisteront bientôt à un règlement de comptes à l'italienne, mais va t-on changer le système nombriliste qui aboutit à un nombre croissant de personnes à la charge de l'état, dans un pays en ruine et un environnement saccagé ? On songera enfin, que la France n'est pas très différente de l'Italie...


Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie