Carlos Ghosn innocent, Nissan seul coupable ?

Mar 11/12/2018 — Chose possible.

Le feuilleton judiciaire des mésaventures judiciaires de Carlos Ghosn au Japon a pris hier une tournure officielle, puisqu'après une vingtaine de jours de garde à vue (!), le patron de renault a été officiellement inculpé pour dissimulation de revenus entre 2010 et 2015. Carlos Ghosn a ensuite fait l'objet d'une seconde procédure, pour le même motif de dissimulation de revenus, mais cette fois entre 2015 et 2018. On ne comprend pas bien pourquoi il y a 2 procédures judiciaires distinctes, alors qu'il s'agit du même délit, mais ce n'est pas la seule bizarrerie du dossier. Le plus étonnant étant bien sûr que cette situation ait pu durer 8 ans ! On n'est pas dans un petit restaurant d'Athènes, où les clients paient en espèces. Dans une entreprise multinationale côtée en bourse avec une armée de commissaires aux comptes, pour certifier tous les bilans, et remplir toutes les obligations comptables, il parait incroyable que des millions d'euros aient pu être versés au compte de M.Ghosn, sans que cela soit visible dans les documents comptables transmis aux autorités fiscales.

C'est précisément sur ce sujet sensible qu'on a appris hier un fait important. Nissan, la société, est elle aussi mise en examen, parce que c'est le constructeur qui a transmis aux autorités des données erronées sur la rémunération de M.Ghosn. L'actuel PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, pourrait alors être amené à témoigner, lui qui avait été le plus rapide et le plus virulent à condamner Carlos Ghosn, alors que d'après le Wall Street Journal, le franco-libanais-brésilien voulait le licencier pour ses mauvais résultats... Alors suite au prochain épisode qui, hélas pour M.Ghosn, n'aura peut-être pas lieu avant l'année prochaine, ce qui le fait le rester en prison jusque là, mais on notera que pour l'heure, il n'y a encore aucun élément probant, pour établir que Carlos Ghosn a eu la volonté de tricher.

Rubrique(s) et mot(s)-clé : Nissan ; industrie-production