Voiture électrique : Elizabeth Borne en fait-elle trop et EDF aussi ?
Mar 29/10/2019 — Annonce d'une promotion et d'un échec.

Le déplacement de la ministre était d'autant plus inopportun que c'est dans la même journée d'hier, que Jean-Martin Folz (l'ex-PDG de PSA) a rendu son rapport sur la construction de l'EPR de Flamanville. Comme on s'y attendait, il y est dit que cette centrale nucléaire est une catastrophe sans nom. En 2006, on prévoyait un coût de construction de 3,2 milliards d'euros, et un délai de construction de 54 mois. Selon les dernières estimations, le coût réel de construction serait de 12,4 milliards (sauf nouvelle surprise), et les travaux dureront 144 mois (au mieux). Voilà qui est assurément digne d'entrer dans le livre des records, comme le projet dont le budget et les délais auront été explosés avec la plus forte marge !
On rigolera tout autant quand les promoteurs du projet expliquaient que cette belle technologie française se vendrait très bien à l'étranger. On est certain aujourd'hui que même chez les rares pays qui n'ont pas encore abandonné le nucléaire, l'EPR français soit définitivement grillé (du moins si on peut employer ce terme pour qualifier une centrale atomique). L'exception française, fait cependant que dans l'hexagone, EDF envisage de construire 6 nouveaux EPR ! On parie qu'on va bientôt entendre l'argument qu'il faut construire de nouvelles centrales nucléaires pour alimenter toutes les voitures électriques. Mais, question : où trouvera t-on les dizaines de milliards nécessaires à la construction de ces nouveaux réacteurs ?
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie