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La voiture électrique en panne au Japon

Lun 09/05/2011   —   Ou les suites de la fermeture de la centrale de Hamaoka.
Nucléaire en panneL'énergie nucléaire représente moins d'un tiers de la production d'électricité au Japon. Elle est pourtant forte de 21 centrales avec 62 réacteurs. 55 étaient actifs au début de cette année, mais on peut aujourd'hui décompter les 6 de la tristement célèbre centrale de Fukushima. Tepco, l'exploitant, a récemment expliqué que cette baisse de capacité se traduirait cet été par un manque d'électricité de 4 gigawatts, ce qui est finalement moitié moins qu'initialement annoncé, parce qu'on aura mis en place des petites centrales au gaz naturel d'ici là. Mais tout a changé vendredi.

Sous la pression des élus de l'opposition, de l'opinion publique et de multiples associations de protection de l'environnement, le gouvernement nippon, par la parole du premier ministre, a exigé l'arrêt de la centrale nucléaire de Hamaoka (dépêche AFP). Les démocrates se féliciteront de cette décision, on dira que le peuple a été entendu, et il en va de même en Allemagne, alors que ce n'est hélas pas le cas en France. Mais derrière la décision de principe, justifié par les risques sismiques importants à Hamaoka, la gestion de l'avenir s'annonce complexe.

Il y a 5 réacteurs à Hamaoka, au Sud de Tokyo, et alors que Fushima est au Nord, c'est l'ensemble du Japon qui va connaitre des difficultés d'alimentation en électricité. Il faudra assurément organiser des coupures locales tournantes, pour éviter un blackout général. Le premier ministre japonais a prévenu ses compatriotes de la situation, pour laquelle on sait pourtant bien qu'il y a des solutions. Les japonais ont des projets colossaux de développement des énergies renouvelables, mais leur dimension est aussi leur défaut, en ce qu'ils prendront des années à être matérialisés.

En attendant, le premier ministre aura appelé chaque japonais à faire individuellement des économies d'énergie, et c'est là que cela fait mal à la voiture électrique. Le conducteur d'une voiture électrique était auparavant bien vu. Il passait pour un citoyen exemplaire, qui pouvait être fier de rouler sans rejeter la moindre émission d'aucune sorte. C'est désormais un sale égoïste qui utilise une ressource rare pour sa maudite bagnole.

Nous avons reçu le communiqué de presse annonçant le futur salon de l'auto de Tokyo cet automne, il n'y est pas fait mention de la moindre voiture électrique. Le salon comportera pourtant une manifestation Smart Mobility City 2011, mais il est écrit qu'on y trouvera des voitures de nouvelle génération sans autre précision. Nous savons pourtant qu'il y aura plusieurs modèles de voitures électriques en démonstration, mais les organisateurs ne souhaitent visiblement pas les mettre en avant.

Daimler, le groupe allemand, a donné des véhicules à l'état japonais pour aider à la reconstruction suite au tsunami. Ce ne sont pas des petites Smart électriques, mais des Unimog et des Mercedes classe G. Les immatriculations de voitures neuves étaient en baisse de 51 % le mois dernier au Japon. Toyota est en baisse de 69 %, Mitsubishi de seulement 20 %, et le Pajero diesel a la cote.

En situation de crise, les rares acheteurs choisissent des véhicules polyvalents à grande autonomie, et si les échecs du nucléaire relançaient la vente des 4x4 diesel... Ce fera une raison de plus de développer les énergies renouvelables.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_monde