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Voiture électrique : Renault s'associerait à l'échec de Bolloré

Ven 13/09/2013   —   Qui veut sauver les mauvaises batteries de la Bluecar ?
Bolloré BluecarRenault et Bolloré ont signé une lettre d'intention pour étudier comment ils pourraient devenir partenaires. C'est d'abord inattendu, et peut-être pas plus opportun, mais on se gardera de toute forte réaction, car rien n'est encore concret. Les 2 parties ne font qu'annoncer 3 axes possibles de collaboration.

L'information :

Le premier serait la commercialisation conjointe de solutions d'autopartage de véhicules électriques en milieu urbain. En tant qu'opérateur d'Autolib, le groupe Bolloré a acquis un savoir faire certain dans la gestion de flotte de véhicules électriques. Si une autre ville souhaite développer un système similaire, l'idée serait que Bolloré ne réponde pas à l'appel d'offres seul, mais dans le cadre d'une société où il serait associé à Renault.

La fabrication des Bluecar ensuite, qui jusqu'à ce jour est en Italie du Nord, pourrait être transféré sur un site Renault sous-utilisé, comme celui de Dieppe, où sera produite la future Alpine. A défaut de production complète, Renault pourrait aussi fournir des pièces pour la Bluecar.

Bolloré enfin, s'est rendu compte que sa Bluecar est un peu grosse pour la circulation Paris intra-muros, avec rarement plus de 3 occupants. Renault pourrait alors développer, ou co-développer, puis industrialiser, voire co-industrialiser, une Bluecar de plus petites dimensions, et qui ne pourrait accueillir plus de 3 personnes.

Le commentaire de MoteurNature :

La voiture électrique est un échec magistral pour Bolloré. Si l'on revient aux débuts de la Bluecar, à Genève en mars 2005 (notre illustration), on promettait à l'époque une voiture électrique moderne, performante et abordable, grâce à une nouvelle technologie de batterie qui allait révolutionner toute l'industrie. Huit et demi plus tard (!), le bilan est désastreux. Seule une poignée de particuliers a acheté une Bluecar, et la batterie Lithium-Metal-Polymère (LMP) qui devait bouleverser toute l'industrie a été rejétée par tous les constructeurs du monde, du fait de ses performances insuffisantes. Les batteries lithium-ion asiatiques sont considérablement meilleures, sans l'auto-décharge chronique qui vide complètement les batteries LMP d'une Bluecar en seulement 48 heures ! Aucun constructeur n'en voudra jamais, et partenariat ou pas, Renault pas plus que les autres.

Que le projet soit soutenu par les politiques est une nouvelle preuve de leur incompétence. Déjà que l'électrique se vend mal, ce n'est pas en la rendant moins pratique, avec une batterie qui se décharge plus de 10 fois plus vite qu'elle va se vendre mieux ! Une Renault avec des batteries LMP accentuerait de plus le retard de la France par rapport à Tesla Motors. L'américain travaille aujourd'hui à des logiciels pour diminuer la consommation en veille de ses autos, et réduire l'auto-décharge de ses batteries. L'objectif est qu'une Tesla ne soit pas complètement déchargée après plus de 3 mois d'inutilisation. C'est à comparer avec une Bluecar qui se décharge totalement en 48 heures ! Désolé, mais la technologie LMP est ridicule. Elle doit disparaitre, et tant pis si Vincent Bolloré y perd beaucoup d'argent. Les français, ni la France, ni Renault n'ont à lui rembourser son mauvais investissement, comme le gouvernement le voudrait.

Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : Bollore-Bluecar ; industrie-production ; voiture-electrique