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L'auto toujours coupable de polluer l'air

Mer 30/07/2008   —   L'agence européenne de l'environnement (EEA) vient de publier un inventaire des émissions polluantes sur le continent.
Sans surprise, le nouveau rapport de l'EEA est dans la suite logique des idées de notre article de 2006 sur le sujet : il confirme que la situation, la qualité de l'air, s'est considérablement améliorée ces dernières années. A l'échelle de l'Europe, les rejets de dioxyde de soufre (toutes sources confondues) ont ainsi été réduites de 70 % entre 1990 et 2006. La réduction de la teneur en soufre des carburants y a contribuée, et cela va continuer avec la généralisation des carburants auto à 10 ppm* l'année prochaine. Second effet positif de cette mesure, des carburants dessoufrés permettent l'emploi de systèmes de dépollution plus performants, pour réduire encore les rejets d'oxydes d'azote (NOx) et de monoxyde de carbone (CO). Les premiers ont diminués de 35 % entre 1990 et 2006, les seconds de 53 %. Le renouvellement du parc automobile avec des nouveaux modèles respectant les normes Euro 5, ou mieux Euro 6, les réduiront encore, mais le législateur va devoir reprendre son ouvrage pour ce qui concerne le monoxyde de carbone. Un peu trop hâtivement sans doute, on a cru le monoxyde de carbone n'était plus un problème, et on a figé la limite d'émission maximale de ce gaz. De la norme Euro 4 à Euro 6, on a réduit la maximum admissible d'oxydes d'azote, mais pas celui de monoxyde de carbone.

Il faudra s'en soucier de nouveau pour élaborer la future norme Euro 7, la technologie le permet, car si on fait la ventilation, et qu'on regarde la part du transport routier (voitures, motos, camions...) dans les rejets totaux de polluants : 36,4 % des émissions de monoxyde de carbone sont imputables au transport routier en Europe (le CO provient majoritairement des véhicules à moteur essence). C'est pire pour les oxydes d'azote, où 39,4 % proviennent du transport routier (les NOx proviennent majoritairement des véhicules à moteur diesel**). Pour les particules enfin (PM10 et PM2,5), on accuse toujours le diesel, le rapport de l'EEA vient prouver une nouvelle fois qu'il n'y a pas de quoi. Nous croyons bien que tous les automobilistes européens ont remarqué que le nombre de voitures à moteur diesel en circulation, a considérablement augmenté entre 1990 et 2006, mais les émissions de particules ont pourtant baissé de 10 % sur cette même période. Et dans l'Europe de 2006, 15,9 % des émissions de particules d'un diamètre inférieure à 10 micromètres provenaient du transport routier, 17,8 % pour celles qui faisaient moins de 2,5 micromètres de diamètre (ce sont elles qu'on appelle les particules fines). La généralisation des filtres à particules, dés 2010 sur les voitures neuves, va réduire cette proportion au néant. Il subsistera toujours un problème de particules en Europe, mais les automobilistes n'auront plus à culpabiliser.

*10 part-per-million, soit un maximum de 10 g de soufre dans une tonne de carburant.
**Historiquement, les moteurs qui rejettent le plus de NOx sont les essences non catalysés, mais hormis sur les deux roues, il n'y en a presque plus aujourd'hui.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe ; ecologie