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PSA : Carlos Tavares ne nous a pas fait rêver

Mar 15/04/2014   —   Il ne va pas assez vite.
Carlos Tavares PSA Peugeot-Citroën a un nouveau patron, Carlos Tavares, mais on ne l'avait pas encore entendu. Entré en fonction il y a une centaine de jours, il lui a fallu ce temps pour comprendre l'entreprise, et concevoir un plan de redressement. Il l'a annoncé lundi matin (vidéo partielle ci-dessous). Le ton est incontestablement prometteur, avec l'objectif fort de retrouver la rentabilité, et plus précisément une culture du profit. C'est sans doute vrai qu'avec tout le discours sur le rôle social des entreprises en France, beaucoup ont oublié que leur premier objectif est la création de richesse, mais l'objectif fixé n'est pas à la hauteur des attentes. Carlos Tavares souhaite en effet une marge opérationnelle de 2 % pour la Division automobile à l’horizon 2018. Il ne faut pas s'étonner que le cours de l'action PSA ait dévissé en bourse. Qui a envie d'investir dans une entreprise qui promet une marge de 2 % dans 4 ans ? Mieux vaut investir dans BMW ou Tesla et gagner bien plus, dès cette année...

On attendait beaucoup de Carlos Tavares, et son discours est certes très moderne, mais le rythme qu'il propose n'est pas celui de ses concurrents. Les coréens de Hyundai et Kia, comme les japonais, renouvellent leurs modèles plus rapidement que PSA, et cela va continuer, tandis que chez GM, quand on a vu que Chevrolet, malgré un potentiel certain, échouait à devenir rentable en Europe, les américains décident purement et simplement de flinguer la marque sur le continent. Cela se fera en quelques mois seulement. Alors que Carlos Tavares dit qu'il a besoin de 6 ans pour rationaliser les gammes de Peugeot et Citroën, les réduire de 45 à 26 modèles.

L'exemple phare est le duo constitué par la Citroën C-Zéro et la Peugeot Ion. Pourquoi avoir 2 forces de ventes, et 2 réseaux de SAV distincts pour 2 autos qui ne diffèrent que par leur calandre ? La Citroën C4 Aircross avec le Peugeot 4008, et la Citroën C-Elysée et la Peugeot 301 sont d'autres exemples. En voyant plus loin, on peut imaginer que Peugeot abandonnerait les monospaces où Citroën est très fort avec les Picasso. Mais si l'idée est bonne, elle perd de sa valeur si on en retarde l'application. Bref, M. Tavares a bien compris tous les problèmes, toutes ses idées sont bonnes, excellentes même, c'est visiblement un homme de terrain, mais comment peut-on appeler Back in the race, un plan de redressement qui ne met même pas le groupe au même rythme que ses concurrents ? C'est plutôt Back to stand on your own two feet. Et il faudra déjà 2 ans rien que pour cela, pour un retour à l'équilibre des comptes.

Une note positive pour conclure cependant, avec le développement d'une nouvelle génération de modèles hybrides (pas hybride-air). Voilà qui peut faire rêver, quand en saura t-on plus ?
Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : Peugeot ; industrie-production