Shelby GT350 : à contre courant
Mer 19/11/2014 — Les clients passent avant l'écologie.


La Mustang a un V8 de 5 litres de 435 ch, les motoristes ont augmenté la cylindrée et le régime moteur pour gagner plus de puissance. Comme on faisait il y a 50 ans. Le nouveau moteur passe à 5,2 litres, et il donne plus de 500 ch avec un limiteur de régime à plus de 8000 tr/mn. Plus fort encore, pour rendre ce V8 particulièrement apte aux hauts régimes, les motoristes l'ont doté d'un vilebrequin à manetons plats. C'est plus léger, mais c'est plus violent. Avec un ordre d'allumage qui lance toujours un cylindre à gauche (du V), puis un cylindre à droite, ce V8 sera plus bruyant, et il vibrera plus qu'un V8 normal de Mustang.
Mais c'est la crème de la crème, puisque les autres voitures avec un V8 à manetons plats, ce sont les V8 Ferrari, ou celui de la Porsche 918 Spyder. C'est selon nous le premier V8 américain à avoir cette caractéristique, et il est particulièrement anachronique de le voir apparaitre aujourd'hui, quand la plupart des motoristes du monde travaille à des moteurs toujours plus doux, plus silencieux : plus aseptisés. Ford fait tout le contraire, et que personne ne doute qu'il y aura une clientèle pour cela. Mais comment ignorer le mauvais côté de la chose ? Une Mustang V8 n'est déjà pas particulièrement économique en carburant, cette version Shelby, avec plus de cylindrée et des régimes moteur accrus... Elle le sera encore moins, et elle va rejeter un max de CO2. Il faut la vendre avec un programme de compensation des émissions.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Ford ; hautes-performances