Mobilité électrique : mobilité pas durable ?
Dim 24/04/2016 — Les milliards d'EDF qui font tout disjoncter.

Les banquiers, et tous les investisseurs, ont abandonné EDF. Cause perdue ! Malgré plusieurs dizaines de millions de clients fidèles, la situation financière d'EDF est catastrophique. Le directeur financier avait démissionné le mois dernier, et cette semaine, la gravité de la situation a exigé des mesures dramatiques. Premier actionnaire d'EDF, l'état français doit recevoir des dividendes en échange de ses actions. Soit des recettes, une rentrée d'argent, qui est d'ailleurs inscrite dans le budget. Mais, au lieu de cela, EDF va procéder à une augmentation de capital, et il va payer l'état en lui donnant des actions émises lors de cette future augmentation du capital. Le ministre des finances peut oublier la rentrée d'argent, ce sera au contraire une dépense puisqu'en plus, l'état vient de s'engager à investir 3 milliards d'euros (d'où sortent-ils ?) dans EDF.
Et c'est vrai qu'EDF a besoin d'argent : dans son dernier rapport, la Cour des comptes a estimé que pour maintenir le réseau de centrales nucléaires aux normes, il faudra investir 100 milliards d'euros d'ici 2030. Il faudrait ensuite prévoir le démantèlement de ces installations anciennes, mais personne n'en parle encore... Sans parler du gouffre financier sans fond qu'est l'EPR de Flamanville, qu'Emmanuel Macron veut reproduire au Royaume-Uni, mais pour lequel les anglais ne veulent pas payer (on les comprend !). Alors si le premier e-Prix de Paris était un moment de fête, l'affaire EDF est venu nous rappeler que 100 % de la mobilité électrique en France : voitures/infrastructures de recharge/électricité est financé par du déficit. On voudrait associer mobilité électrique et développement durable, mais la base serait la mise en place d'un système économique viable, et on ne le voit émerger nulle part dans l'hexagone.
Laurent J. Masson
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