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Piétonnisation des voies sur berges : l'écologie oubliée

Lun 26/02/2018   —   L'opportunité de faire les choses bien.
Quai de la Mégisserie, Paris C'était une grosse information de la semaine dernière, le tribunal administratif a annulé la fermeture à la circulation des voies sur berges à Paris. Les partisans et opposants à cette mesure ont vite réagi. Les premiers pour demander la rédaction d'un nouvel arrêté municipal, mieux rédigé que le précedent, et les seconds pour exiger le vite retour au droit, donc des voitures. On parle même d'une bataille du vieux monde contre le nouveau, ce qui est insensé parce qu'il n'y a en fait qu'une seule chose dont on devrait parler : la pollution.

La piétonnisation des voies sur berges a été une expérience fantastique, dont les effets ont été soigneusement étudiés par Airparif, et dont les résultats, en dépit de ce tout ce que peuvent dire les partisans de la mesure, ne sont pas probants. La pollution a été déplacée, les embouteillages de même, mais si on regarde les choses avec un brin de hauteur, on ne peut parler de progrès. On peut cependant se baser sur les enseignements de cette expérience pour chercher maintenant à être efficace.

Pourrait-on réfléchir à une piétonnisation partielle des quais hauts ? Les voies sur berges ont une caractéristique intéressante, elles ne sont pas des lieux de vie. Il n'y a pas de riverains. Aucune habitation, aucune terrasse de café. Si le trafic automobile est une nuisance, il parait logique de le cantonner là, plutôt que de le concentrer dans le Paris habité. Une autre caractéristique intéressante est que les voies sur berge sont en contrebas, avec un haut mur qu'il serait possible de végétaliser avec des plantes absorbant les oxydes d'azote. Si on veut vraiment réduire la pollution automobile qui impacte la vie des parisiens, il n'y a aucun doute qu'il serait plus efficace de piétonniser les quais hauts que les bas... Le nombre de voies de circulation (plus important sur les quais hauts) rend cependant cela difficile, mais une solution médiane qui associerait les voies sur berges comme voies rapides, avec les quais hauts réduits à 2 voies et transformés en zone 30 km/h, avec trottoirs élargis et espaces verts, serait probablement la meilleure solution pour contenter tout le monde... A condition que toutes les parties prenantes acceptent de discuter ensemble sans parti pris. Le veut-on ? Et veut-on être réellement efficace pour lutter contre la pollution ?


Laurent J. Masson

Crédit photo : Bibliothèque Nationale de France. Le quai de la Mégisserie, avant la construction des voies sur berges.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France ; ecologie