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Justice ! Après avoir fait souffrir Fiat, Marchionne souffre lui aussi

Mar 24/07/2018   —   L'homme peut guérir, mais Fiat ?
Première Fiat Punto 2005 A 66 ans, le patron de Fiat Chrysler Automobile (FCA), Sergio Marchionne, souffre de très graves problème de santé. Hospitalisé, il ne pourra reprendre ses activités, et le groupe lui a déjà trouvé un successeur, Mike Manley, le dirigeant de Jeep, dont beaucoup avaient déjà imaginé qu'il succèderait à un jour à M.Marchionne. Le destin aura précipité les choses, on peut aussi en profiter pour faire un bilan de l'ère Marchionne, qui sera resté quelques 14 ans à la tête du groupe originellement italien.

Notre illustration montre la première de la Fiat Punto Grande, au salon de Francfort, en septembre 2005. C'était peu de temps après l'entrée en fonction de M.Marchionne. Le groupe était en difficulté avec l'échec de la Stilo, mais la Punto Grande était une bonne auto. Elle était aussi jolie, et elle s'est bien vendue. Que penserait-on de Renault, s'il décidait d'arrêter la Clio et la Megane ? Et de Volkswagen, s'il arrêtait la Polo et la Golf ? C'est ce qu'a fait Fiat sous la direction de M.Marchionne, en ne remplaçant pas la Punto et la Stilo. Hyundai et Kia ne manqueront pas d'aller fleurir sa tombe, pour cette aide inespérée.

Car s'il est vrai que le business des petites voitures comme la Punto n'est pas d'une grande rentabilité, il a tout de même le mérite de faire tourner les usines, et de créer du traffic dans les concessions. Mais c'était la méthode Marchionne que de supprimer toutes les autos dont le business-case est en dessous d'un seuil acceptable de rentabilité, et de faire durer au maximum les modèles existants. On prendra pour exemple la Chrysler 300.
Chrysler 300 modèles 2004 et 2018Nottre illustration montre la Chrysler 300 millésime 2004, en en dessous le millésime 2018. C'est le jeu des 7 erreurs. Nouvelle face avant, nouvelles jantes, nouveaux rétroviseurs, entourages de vitres intégralement peints en noir... Mais c'est la même voiture... 14 ans après. Un autre constructeur l'aurait déjà renouvelé 2 fois. Et la situation ne va pas s'améliorer, puisque M.Marchionne avait gelé presque tous les investissements.

Fiat avait développé des prototypes de 131 hybrides en 1980. Fiat avait construit une petite série de 600 électriques dans les années 1990. Et il y a eu aussi un projet de Multipla hybride à la fin des années 1990, mais avec M.Marchionne aux commandes, la petite série de Fiat 500 électrique, qui ne fut commercialisée qu'en Californie, a un groupe propulseur signé Bosch. Ce sont cependant des ingénieurs américains de FCA qui ont conçu le groupe propulseur hybride rechargeable du minivan Pacifica, et les Alfa Romeo Giulia et Stelvio prouvent qu'il y a encore du talent en Italie. Mais pour avoir supprimé Lancia, et fermé une usine en Sicile, pendant qu'il se versait un salaire plusieurs fois supérieur à celui de Carlos Ghosn, Sergio Marchionne restera détesté d'une majorité d'italiens. Surtout que Fiat n'a pas fini de souffrir. L'avenir de l'emblématique marque transalpine est très incertain.


Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : Fiat ; industrie-production