EDF, Engie et TotalEnergies confirment le déclin de la France
Mer 29/06/2022 — Pas de solution sans douleur.

Quand dans les années 1970, Valery Giscard d'Estaing avait mis la France sur la route du nucléaire, il avait été bien dit que les centrales auraient une durée de vie de 40 ans. Il aurait fallu débuter la construction de nouvelles centrales nucléaires dès le début du XXI° siècle, et cela avait commencé, modestement, avec une (!) centrale, à Flamanville en 2007. Mais visiblement, le savoir faire français s'est érodé depuis les années 1970. La centrale nucléaire n'est toujours pas en activité en 2022, et elle ne le serait (si tout va bien) que l'année prochaine. Et c'est encore plus long à démonter, puisque le démantélement du réacteur Chooz A, dans les Ardennes, qui avait été arrêté en 1991, n'est toujours pas achevé.
L'information à retenir est qu'il faut 15 ans pour construire une nouvelle centrale nucléaire, et qu'il faut 30 ans pour la démonter ensuite. On peut aussi ajouter que le coût des démantèlements des centrales existantes est à peine provisionné, mais il faut surtout voir que même si on décidait aujourd'hui de lancer un plan de construction de nouvelles centrales nucléaires, cela ne réglerait pas les difficultés actuelles, avec de nombreuses centrales à l'arrêt suite à la découverte de défauts. C'est donc trop tard pour le nucléaire, les énergéticiens français le savent, c'est ainsi qu'ils prévoient le rationnement, puisqu'il faut appeler les choses par leur nom. Pourtant, des solutions existent. Avec les renouvelables.
Les éoliennes terrestres ont fourni 7,8 % de l'électricité au premier semestre 2022. On peut rapidement en construire d'autres. Techniquement, il faut 3 mois pour construire une éolienne. Mais politiquement, entre les autorisations administratives et l'épuisement des multiples recours, il faut environ 8 ans. Si on s'en donnait les moyens, on pourrait avoir 500 nouvelles grandes éoliennes avant la fin de l'année. Le solaire ? Il a fourni 9,1 % de l'électricité en Allemagne, l'année dernière, et seulement 2,6 % en France. Ne pourrait-on moduler la taxe foncière en fonction des capacités renouvelables de la construction ? Avec une réduction pour celles qui ont des panneaux photovoltaïques sur le toit, et une pénalité pour celles qui en sont dépourvues ? Mais le gouvernement préfère préparer la réouverture de la centrale au charbon de St Avold.
Il n'est jamais facile de prévoir l'avenir, mais on voudrait au moins qu'il soit aisé d'être optimiste. Ce n'est hélas pas le cas.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie