ZF invente le frein à sec, électrique et moins cher
Mer 15/11/2023 — Et plus efficace si...
Les systèmes hydrauliques de freinage sont une technologie très ancienne. On trouve un maitre-cylindre de frein dans toutes les voitures depuis plus de 80 ans. Peut-on faire mieux ? C'est ce que propose l'équipementier ZF avec un système électrique. Ou à sec, peut-on aussi écrire. Il y a toujours des disques de freins, avec des étriers multi-pistons pour pousser les plaquettes contre les disques. Le changement est que ces pistons ne sont plus commandés par une force hydraulique, mais par un petit moteur électrique. Le système se passe donc de liquide de freins, ce qui constitue en soi un avantage subtantiel. C'est moins cher, et moins volumineux, même si un durit de liquide de freins ne fait que 5 mm. Cela s'appelle aussi brake-by-wire (freinage par fil), puisque lorsque le conducteur appuie sur la pédale de freins, il envoie un courant électrique aux roues. Brake-by-wire comme on en a déjà vu sur de multiples prototypes dans des salons, mais ZF est le premier grand équipementier d'envergure mondiale à proposer un système de ce type à tous les constructeurs. Donc moins cher, et plus simple, mais ZF dit aussi que son système est plus efficace, et qu'il peut accroître l'autonomie d'une voiture électrique de 17 %. Ce qui est évidemment faux.
ZF parle en fait d'une manière indirecte. La puissance de freinage est inchangée, et une voiture avec ce système de freinage électrique ne freinera pas mieux qu'une avec un système hydraulique classique. Ce qui évolue est la possibilité de modulation. Sur une électrique, c'est toujours très complexe d'associer le freinage hydraulique classique, avec la possibilité d'inverser la machine électrique de propulsion pour qu'elle devienne génératrice, et récupère une partie de l'énergie perdue au freinage. C'est là que le système de ZF se révèle avantageux, puisqu'il sera beaucoup plus facile d'associer 2 systèmes électriques. On pourra augmenter la part de l'action au freinage effectuée par la regénération, et réduire celle du freinage normal. Mais que personne ne rêve d'accroître ainsi l'autonomie de 17 %. Si on gagne 2 %, ce sera déjà beau.Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : equipementiers ; technologie