Non au pétrole dans le tournesol
Ven 09/09/2005 — Mme Nelly Olin, ministre de l'Ecologie et du Développement Durable, a apporté quelques précisions sur la volonté du gouvernement sur le sujet des biocarburants, les français ont plusieurs raisons de s'en inquiéter.

Le plan biocarburants est-il classé secret-défense ? On est étonné d'apprendre de la bouche du ministre qu'une concertation soit en cours entre gouvernement, pétroliers et agriculteurs. S'agissant d'un sujet intéressant directement plusieurs dizaines de millions de français, et de questions de la plus haute importance comme l'indépendance énergétique du pays, pareille concertation devrait faire la une de tous les journaux. Mais personne n'était au courant. Et l'idée de réunir pétroliers et agriculteurs est-elle seulement bonne ? Les entreprises qui fabriquent du biodiesel en Allemagne sont-elles liées à l'industrie pétrolière ? Parce que quand on sait que Total a dégagé 3 milliards d'euros de bénéfices les 3 derniers mois (la hausse du pétrole, c'est dur pour les automobilistes, mais il y en a qui en profitent), face à des agriculteurs dont les revenus sont considérablement (mot faible) plus modestes, il n'est pas sûr que la concertation soit très équilibrée.

On ne pourra alors que rêver d'un gouvernement qui ne chercherait pas à jouer au pompiste omnipotent et omnicontrôleur, mais qui serait maître du jeu, les mains loin de la pompe. Ce gouvernement serait un arbitre, qui édicterait un cadre législatif propre au développement d'une filière entrepreneuriale des biocarburants, simplement par la définition des normes et taxes applicables. Ce serait une politique libérale, tout le contraire ce qui est en cours.
Nous devons bien sûr féliciter le gouvernement pour son ambition de lancer enfin les biocarburants en France, la planète dira merci pour la réduction de gazs à effet de serre, mais de toutes les manières de parvenir à ce but, le gouvernement n'a vraiment pas choisi la meilleure.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; biocarburant