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La Chine bricole sa fiscalité auto pour rien

Mar 19/08/2008   —   Dommage pour l'environnement, rien ne va changer. Il n'y aura pas de réduction d'émission de CO2.
Le gouvernement chinois a un point commun avec la plupart des gouvernements européens, il manque de courage pour faire les réformes dont le pays a besoin. Il vient pourtant d'annoncer une réforme de la fiscalité automobile. Elle concerne le taux de la TVA, qui est modulable en fonction de la cylindrée. Cette modulation existe depuis longtemps, c'est son amplitude qui est élargie. Les différents taux étaient 3 ; 5 ; 8 ; 15 ; 20, ils s'étendent désormais de 1 à 40 %. Les autos avec un moteur d'une cylindrée inférieure à un litre, qui étaient imposées à une TVA à 3 %, ne seront ainsi plus taxées qu'à une TVA très amicale de 1 %. Mais baisser un prix de 2 % n'aura pas grand effet... A l'autre bout de l'échelle, les voitures avec un moteur de 3 à 4 litres de cylindrée, qui étaient imposées au taux de 15 %, le seront maintenant à 25 %, tandis que la tranche maximale, pour les autos qui ont un moteur de plus de 4 litres de cylindrée, seront taxées à 40 % au lieu de 20 %. Nous rappellons au passage qu'en France, la TVA est de 19,6 %, taux uniforme pour toutes les voitures particulières.

D'un point de vue strictement écologique, la réforme chinoise est probablement un peu maladroite, puisqu'elle se base uniquement sur la cylindrée, alors qu'un gros moteur qui tourne paisiblement ne consomme pas plus qu'un petit moteur stressé. Les taxations européennes basées sur le CO2 sont plus habiles. Cette réforme est ensuite très insuffisante, puisqu'une énorme majorité des immatriculations de voitures neuves sont des autos avec un moteur entre un et 3 litres de cylindrée. Or, pour ces autos, rien ne change. On peut même expliquer que la réforme est protectionniste (!), puisque toutes les petites autos sont chinoises, tandis que presque toutes les grosses sont importées... Enfin, là où la réforme ne sert absolument à rien, est dans le fait que pendant que le gouvernement chinois va taxer plus les grosses voitures, il continue à plafonner le prix de l'essence. Ce qui contraint le gouvernement chinois à aider financièrement les compagnies pétrolières, puisqu'elles vendent l'essence à perte. Tant que cette situation perdurera, toutes autre réforme est un coup d'épée dans l'eau.
Laurent J. Masson

Nos illustrations, des autos concernées par la réforme. Une Chery QQ avec un moteur de 0,8 litres, et une Mercedes S63 AMG avec un moteur de 6,2 litres.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : voitures-chinoises ; politique-transport_monde