La taxe carbone n'est pas annulée !
Jeu 31/12/2009 — Ce sont les pratiques dignes d'une république bananière qui sont sanctionnées. Tant mieux.

Ce qui est en contradiction avec l'objectif initial, ainsi qu'avec l'article 2 de la charte de l'environnement : « Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement ». D'une manière plus générale, les trop nombreuses exemptions associées à la taxe carbone « créent une rupture caractérisée de l’égalité devant les charges publiques ». C'est donc cela que le conseil constitutionnel a sanctionné, et absolument pas la taxe carbone en elle-même.
Tous les écologistes peuvent se réjouir de la décision du conseil constitutionnel, puisqu'elle n'a aboutira qu'à réviser le dispositif pour en accroitre la portée, et donc l'efficacité. Et ce n'est pas grave si l'élargissement de l'assiette se fait au prix d'une baisse du taux. Il faut calculer, mais avec toutes les exemptions qu'il y avait, les recettes pour l'état d'une taxe carbone à 10 euros appliquée réellement à tous, ne seraient probablement pas inférieures, à la taxe carbone prévue initialement à 17 euros, mais appliquée seulement à quelques-uns. Recettes égales donc, mais effet probablement supérieur. Parce que l'automobliste moyen est déjà très fortement incité à rouler dans une auto qui rejette peu de CO2. Nous voulons que cette même pression s'exerce sur les compagnies aériennes, où le low-cost est un affront fait au climat, ainsi qu'aux marin-pêcheurs et à tous les autres qu'on avait voulu privilégier au mépris de l'équité. On ne dira jamais assez merci au conseil constitutionnel...
Laurent J. Masson
La décision du conseil constitutionnel est disponible en ligne, on pourra aussi se référer à notre article du 11 septembre sur la taxe carbone, où nous avions déjà mis en avant exactement les mêmes arguments, que le conseil a repris pour justifier sa décision.
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