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Heuliez : toujours des surprises

Mer 09/06/2010   —   Une étrange manigance qui pourrait en appeler une autre, mais il y a au moins un repreneur valable.
Heuliez MiaHeuliez, l'entreprise de Cerizay avait été placé en redressement judiciaire le mois dernier, les candidats à sa reprise avaient jusqu'à hier pour se déclarer au tribunal de commerce de Niort. Trois offres ont été faites. L'une émane d'un groupe indonésien, Delamore & Owl Upayapadu, qui s'annonce prêt à reprendre Heuliez dans sa totalité, avec un plan de développement ambitieux, mais qui suscite beaucoup d'interrogations. Et la première sur la capacité de ses dirigeants à le mener à bien, puisqu'ils ont peu d'expérience (!) dans l'emboutissage ou la voiture électrique. Une seconde proposition, moins ambitieuse, mais plus cohérente et faite par des gens qui inspirent plus confiance, couperait Heuliez en deux. La branche traditionnelle d'Heuliez qui fait de l'emboutissage irait au groupe familial français Baelen Gaillard Industrie (BGI), dont les capacités sont connues, estimées et vérifiables, tandis que la branche développant une voiture électrique, la Mia, irait à la société allemande con|energy, elle aussi une entreprise ayant pignon sur rue. Et dont on peut ajouter que son appétit pour Heuliez est ancien, qu'il a eu le temps de mûrir, puisque son communiqué annonçant son projet date du 2 mars. con|energy était à l'époque associé à Alphan Manas, qui n'a pas fait de nouvelle offre de reprise.

Heuliez MiaMais un troisième repreneur s'est déclaré. C'est une surprise, sur le fond et sur la forme, car sa manière de procéder est inhabituelle (l'information a été révélée par La Tribune). Il suffisait en effet de déposer un dossier au tribunal pour se déclarer repreneur, mais Charles Mircher a fait plus que cela : il a racheté à Louis Petiet, le précedent repreneur qui a failli à ses engagements, ses parts d'Heuliez. Ce qui fait de lui le nouvel actionnaire principal. On ne comprend pas pourquoi Louis Petiet a tout d'un coup vendu ses parts. Certainement pas pour l'argent, puisqu'une entreprise dont le devenir est entre les mains d'un administrateur judiciaire, cela ne vaut pas grand chose. Et pourquoi Charles Mircher a t-il fait cette acquisition ? Elle ne lui était nullement nécessaire. C'est même anormal qu'une entreprise change de propriétaire en plein milieu d'une procédure de redressement judiciaire. Ou Charles Mircher et Louis Petiet seraient-ils de mèche ? Dans quel but ? Et au fait qui est ce M. Charles Mircher ? Il est étranger à l'industrie automobile.

Le travail d'un administrateur judiciaire n'est jamais joyeux. On sait déjà qu'il sera critiqué, mais on sait aussi qu'Heuliez a déjà perdu énormément de temps (!), et qu'en fait la situation est simple. S'il faut distinguer un repreneur avec une stratégie lisible et des antécédants solides, il n'y en a qu'un. Et tant pis, si cela coupe l'entreprise en deux, avec Heuliez voitures électriques qui éventuellement deviendrait client d'Heuliez société d'emboutissage, mais les comptabilités seraient claires, et chacun dans son métier, à l'intérieur d'une entreprise aux objectifs tout aussi clairs. Cela mettrait aussi les employés de l'emboutissage à l'abri, en cas de mévente de la petite Mia.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : Mia-Electrique ; industrie-production