En s'associant à Nidec, PSA étonne. Analyse
Mar 05/12/2017 — Moteurs électriques franco-japonais.


A priori, c'est surprenant. D'abord par le fait de recourir encore une fois à un fournisseur extérieur, mais aussi parce que ce fournisseur n'est pas, à notre connaissance, à la pointe de la technologie. Le moteur électrique des vieilles Peugeot 106 était gros et lourd, et si Leroy-Somer est aujourd'hui le motoriste de la Bolloré Bluecar, il est surtout connu pour la simplicité et la robustesse de ses moteurs, que leurs performances. Mais tout a changé il y a quelques mois, quand Leroy-Somer a été racheté par le japonais Nidec. Ce dernier est un leader mondial du moteur électrique, et il est entre autres un équipementier automobile, même si on ne croit pas qu'il existe une seule voiture électrique dont le moteur de propulsion soit aujourd'hui fabriqué par Nidec.
Pourtant Nidec sait tout faire. AC ou DC, synchrones ou asynchrones, avec ou sans balai, Nidec fabrique toutes sortes de moteurs électriques, mais ce sont des moteurs industriels. Ou dans une voiture, des moteurs de sièges électriques, des moteurs d'assistance de direction, des pompes, des ventilateurs... Déjà introduit chez les constructeurs, Nidec entend se positionner sur le marché en plein décollage de la propulsion électrique, mais il faut reconnaitre que ce n'est pas aujourd'hui sa spécialité. C'est là que l'accord avec un constructeur lui offrirait la crédibilité qui lui manque aujourd'hui.
Pour le groupe PSA, c'était assurément une belle opportunité, celle de réduire des investissements en les partageant avec un tiers. PSA et Nidec ont créé une joint-venture (le nom n'est pas encore connu), à parts égales, qui concevra et fabriquera les moteurs des futures électriques du groupe PSA, mais qui pourra aussi les vendre à d'autres constructeurs. Ces moteurs seront les produits des savoir faire français et japonais, même si tout se fera dans des locaux de PSA, à Carrières sous Poissy pour la conception, et à Tremery pour la production.
C'est donc bien joué de la part du constructeur français, qui bien qu'en minimisant son investissement, va garantir développement, production et emploi en France. Et si Nidec vend ensuite des moteurs électriques à Fiat, ou un autre, personne en France ne s'en plaindra !
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Peugeot ; batterie-propulsion-electrique