L'innovation à Genève : Piëch a la primeur de la batterie qui ne chauffe pas
Mer 06/03/2019 — Recharge hyper rapide.
Toutes les batteries existantes avaient jusqu'à ce jour un défaut. Si on les recharge avec un courant fort, la batterie monte rapidement en température, et parfois excéssivement, ce qui fait qu'il n'y a pas d'autre solution que de réduire le courant de charge. Les voitures Tesla ont ce même problème lors d'une utilisation soutenue. Si on effectue plusieurs fortes accélérations, la grande demande de puissance fait chauffer la batterie, et la voiture doit se mettre dans un mode de puissance réduite pour ne pas endommager ses accumulateurs. Mais cela, c'est le passé. Une nouvelle technologie vient d'apparaître. C'est un nouveau constructeur, Piëch, qui en a la primeur. Alors Piëch, voilà un nom bien connu. Les familles Porsche/Piëch ont fait l'histoire de l'automobile allemande. On pense bien sûr en premier au patriarche, Ferdinand Piëch, le père de la Porsche 917 et de l'Audi Quattro, mais c'est aujourd'hui la jeune génération qui fait parler d'elle : Anton Piëch. L'homme a des idées, des moyens, et le virus de l'automobile dans ses gênes : il est devenu constructeur.
Son premier modèle est un coupé grand tourisme, la Piëch Mark Zero. Superbe à nos yeux, mais peut-être trop classique pour d'autres. On y retrouve des lignes de la Ferrari 275 GTB, de l'Aston Martin DB7, mais ce coupé Piëch est très substantiellement plus grand que l'une ou l'autre. Et avec ses lignes simples mais justes qui lui confèrent une grande noblesse, une voiture comme la Toyota Supra, dont c'était à Genève la première européenne, a l'air d'un jouet boursouflé à côté.
C'est donc une électrique, mais sans que ce soit la finalité de l'éntreprise. Piëch pourrait prochainement présenter une version hybride, avec un moteur qui aurait beaucoup de cylindres, mais quand l'électrique est dans l'air du temps, il commencer par le zéro émission. On verra ensuite les opportunités de revenir aux motorisations thermiques... La Mark Zero possède 2 moteurs, un pour chaque train, et parce qu'un coupé de grand tourisme doit être bas, les concepteurs du chassis ont écarté l'idée d'une grande batterie plate qui occuperait tout le plancher de l'auto. La batterie est en 2 éléments, l'un dans la console centrale, le second derrière les sièges. La répartition des masses est de 40/60, avec prépondérance sur l'arrière, et le centre de gravité aussi bas que n'importe quel ingénieur chassis pourrait le souhaiter.
Le tarif prévu étant élevé (supérieur à 150 000 €), les performances sont en rapport, supérieures à celles d'une Porsche 911 de base. Mais c'est plutôt par la manière de les délivrer que la Piëch Mark Zero entend se démarquer. Conduire et non être conduit selon les propres mots du fondateur, et bien sûr la faculté unique pour une électrique de recharger en moins 5 minutes. Les tests ont montré qu'il était possible de recharger à 80 % en 4 minutes et 40 secondes. Dans une auto qui a 500 km d'autonomie selon la norme WLTP, c'est plus qu'exceptionnel !!! Reste que cela ne sera pas possible partout, puisqu'il faudra une borne qui sorte un courant de quelques 800 kW... (Pour rappel, les bornes sur les autoroutes françaises délivrent un courant de 50 kW, et la société Ionity vise à installer un réseau européen de bornes 350 kW).
Piëch a alors conçu une borne de recharge avec batterie stationnaire incorporée. Cette borne serait rechargée lentement, en harmonie avec les possibilités du réseau, mais dotée des mêmes cellules de batterie que la voiture, elle pourrait recharger celle-ci en 5 minutes. A noter que ces cellules ont le même volume, et la même masse que des cellules ordinaires, et que le prix n'est que modérément supérieur. C'est l'absence d'échauffement qui est la différence avec des cellules ordinaires. La température des cellules ne varie en effet guère que de quelques degrés, et la voiture peut alors se contenter d'un simple refroidissement par air, plutôt que d'un plus complexe système de refroidissement par eau. A noter enfin que le chassis visible sur notre illustration n'est pas le chassis tel qu'utilisé dans l'auto. Ce n'est qu'un présentoir pour montrer l'architecture et les éléments de propulsion de la Piëch Mark Zero. Les premiers clients seraient livrés en 2022, et si le constructeur n'a pas d'usine, il aura plus vraisemblablement recours à un prestataire extérieur (comme Magna), plutôt que d'ériger la sienne pour construire ses autos.Rubrique(s) et mot(s)-clé : autres-marques-artisans ; concept-prototype-electrique ; batterie-propulsion-electrique