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Demain, Renault ne sera peut-être plus une entreprise française

Mar 04/06/2019   —   Que font les souverainistes ?
Renault italienEn 1944, Louis Renault a été arrêté et incarcéré pour collaboration économique avec l'occupant allemand. On ne saura jamais s'il était vraiment coupable, puisqu'il est mort en détention avant que son procès eût lieu. On imagine tout de même que lorsque l'armée allemande est venu réquisitionner l'usine de Billancourt, il aurait été difficile de refuser... L'offre de Fiat-Chrysler elle, il est possible de la refuser, et si le duo Bruno Le Maire/Emmanuel Macron l'accepte, ils mériteront la même fin que Louis Renault.

S'il y a de l'eau dans le gaz, dans l'alliance Renault-Nissan, c'est parce que Nissan, entreprise japonaise leader, veut rester japonaise, et qu'elle a le soutien plein et entier du gouvernement nippon dans cet objectif. Les dirigeants de la France, actionnaire à 15 % de Renault, n'ont visiblement pas ce même souci vis-à-vis de la marque au losange. Car les médias l'ont peut-être mal expliqué, mais c'est de souveraineté qu'il s'agit. Dans le projet d'accord entre Renault et Fiat-Chrysler, il est prévu que les 2 groupes soient réunis dans une nouvelle structure basée aux Pays-Bas, dont le président et le premier actionnaire serait John Elkann, l'héritier Agnelli. Renault ne serait donc plus français, et son patron serait italien. Est-ce bien cela que l'on veut ?

Et le plus consternant dans cette affaire est que Bruno Le Maire, a priori celui qui devrait défendre les intérêts de la France, ne s'occupe que de broutilles, en exigeant qu'il n'y ait pas de fermetures d'usine dans l'hexagone avant au moins 4 ans (jusqu'aux prochaines élections présidentielles), et que des patrons opérationnels du groupe aient leurs bureaux à Paris. Des aménagements de façade, qui ne dureront que quelques saisons, comme l'actualité le montre hélas aujourd'hui, avec 1000 suppressions de postes chez General Electric, et 460 chez Nokia.

Mais il y a pire. On atteint même un seuil où la réalité dépasse la fiction la plus folle. Quand l'état a vendu l'aéroport de Toulouse aux chinois, les chinois ont payé, il y a eu une rentrée d'argent. Dans le projet de rapprochement entre Renault et Fiat-Chrysler, les italiens mettent en avant l'extrême faiblesse de l'action Renault en bourse, pour demander un dividende de 2,5 milliards d'euros. Autrement dit, si cela se fait, les français vont payer les italiens pour leur donner le contrôle de Renault. On voudrait détruire la France qu'on ne s'y prendrait pas autrement.


Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : Renault ; industrie-production