Carlos Ghosn va parler : que peut-il dire ?
Mar 07/01/2020 — Demain, la vérité ?

Alors pourquoi s'est-il donné une semaine, assurément pas pour prendre des vacances, mais plutôt pour compter ses amis. Ses vrais amis. Le gouvernement français, le MEDEF, Renault, n'ont peut-être pas fait tout qu'ils auraient pu faire, pour soutenir l'ancien patron leader lors de son arrestation. On voit aussi que Carlos Ghosn n'a toujours pas été remplacé. Il y a des directions à 3 têtes chez Renault et Nissan, ce n'est pas durable. Renault d'ailleurs, est officiellement à la recherche d'un nouveau patron. Peut-il revenir ? On répond clairement que c'est impossible. Même chez Renault, et sans avoir aucune responsabilité chez Nissan, ce serait un affront impossible pour les japonais, si le patron de la société alliée, premier actionnaire, était un fugitif. Carlos Ghosn ne pourra reprendre la moindre responsabilité dans le groupe automobile dont il fut l'architecte. Et parce qu'il a longtemps oeuvré pour le développer, on ne peut pas croire qu'il puisse faire, ou dire, quoi que ce soit qui nuirait au groupe.
Le plus vraisemblable est donc que M.Ghosn cherchera à laver son nom en demandant à être jugé en France, ce qui n'est pas totalement impossible. La justice française s'est déjà de nombreuses fois déclarée compétente dans des affaires extra-territoriales. Et dans un second temps, M.Ghosn ayant travaillé et cotisé quelques 40 ans, il demandera à toucher la retraite à laquelle il a droit. Peut-il y avoir un troisième temps ? En dehors de Renault, et même de la France ? Certains voient déjà Carlos Ghosn comme un futur leader politique au Liban, pays aujourd'hui dans une situation très difficile, et qui aurait bien besoin d'un homme expérimenté comme lui. Mais M.Ghosn a 66 ans dans 2 mois, a t-il encore le désir de faire des grandes choses après tout ce qu'on lui a fait subir, il faudra attendre sa conférence de presse pour le savoir.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Nissan ; industrie-production