DS Numéro 8, un pari difficile
Lun 29/09/2025 — Mais qui peut réussir.
Nous ne l'avions pas encore vu cette fameuse DS Numéro 8, ou le nouvel haut de gamme français. Est-elle digne de l'espérance placée en elle ? Au salon de Turin, le nombre de gens autour de l'auto laissait immédiatement à penser que la mission était réussie. La voiture étonne, c'est clair. Ces lignes sont différentes. La carrosserie toute noire ne les mettait pourtant pas en valeur, surtout au niveau de la face avant. C'est la faute à ces designers qui ont décrété que la lumière était le nouveau chrome. Alors quand c'est allumé, ça va, d'accord. Mais quand tout est éteint, cela manque de relief. L'auto est également disponible dans des livrées 2 tons, cela doit lui apporter un énorme plus.
Les feux sont très, très grands. A la limite, cela fait peur. En cas d'accident, on peut imaginer une facture salée. Mais parce qu'ils sont fins, ils sont superbement élégants. Ils donnent envie de découvrir l'auto. Ce que nous n'allions pas manquer de faire, même si nous en fîmes lentement le tour, avant de chercher à s'installer au volant. Et là, je suis obligé de donner un blâme à l'exposant. Toutes ces autos qui n'ont plus que des écrans au tableau de bord, il faut impérativement qu'ils soient allumés pour faire bonne impression. Qu'y a t-il de plus fade qu'un écran noir ?
Les écrans sont de bonne taille. D'une taille parfaite ? Si ce n'est le cas, ce n'en est pas loin. Celui au centre a en effet la bonne idée, s'il est très large, d'être de faible hauteur. C'est tellement plus joli qu'un écran géant. Mais les détails fâcheux apparaissent très vite. Le volant a une forme originale, ce qui est bien, mais il est trop petit. Cela ne fait pas haut de gamme. Et les plastiques noirs des boutons au centre sont cheap.
Les commandes de lève-vitres aussi sont originales, formant des petits losanges, mais ils ne sont hélas pas pratiques à manier. Le pire étant les poignées de porte, placées trop bas. En dessous du genou. Et elles sont encore plus basses sur les portes arrières. Avec 3 personnes à l'arrière, si quelqu'un veut ouvrir une porte, il devra décaler ses genoux pour toucher ceux du passager central. Ce qui nous refait penser que les poignées de portières des vraies DS étaient fabuleuses. Juste à la bonne hauteur, et bien grosses, on les avait parfaitement en mains. Les commandes sur la console centrale sont elles aussi désagréables. Oui, elles sont originales, uniques mêmes, mais si elles le sont c'est précisément parce qu'aucun autre constructeur (même un anglais), ne fait des trucs aussi peu commodes. Et toujours l'infâme sélecteur de marche commun à presque toutes les autos de Stellantis.
A l'arrière, ce ne sera pas la fête, puisque la garde au toit est inférieure à celle d'une Citroën C5 Aircross, et que s'il y a un grand toit panoramique en verre, il n'y a aucun volet pour le masquer, alors qu'il y en a un sur la Citroën précitée.
Dernier détail désobligeant, les moquettes. Fines, ordinaires. Ce ne sont pas les moquettes d'un haut de gamme. Alors tout se serait mieux passé, si l'auto avait été illuminée, et il est aussi possible que l'expérience de conduite relève ces premiers sentiments d'observateur statique. Mais cette DS Numéro 8 montre que faire du haut de gamme n'est pas chose simple. Le client devra être totalement séduit par la carrosserie pour accepter ces faiblesses de l'habitacle. Sauf bien sûr à être un esthète qui donne plus d'importance à la forme qu'au fond.Rubrique(s) et mot(s)-clé : DS ; voiture-electrique