2035 : 90 % d'électriques au lieu de 100 %
Mer 17/12/2025 — Le compromis.
L'union européenne l'avait décidé, toutes les voitures devront être électriques en 2035, il sera cette année là interdit d'acheter une voiture essence ou diesel. Même hybride. Mais à moins de 10 ans de l'échéance, il est facile de voir qu'on est loin de l'objectif, et que... C'est mal parti pour y arriver. La Norvège bien sûr est exemplaire, mais la France n'est que dans la moyenne, et il y a des pays de l'Est qui sont très, très en retard. A cette progression beaucoup trop lente de l'électro-mobilité, il y a un autre problème, tout aussi dramatique sinon plus, qui est la faiblesse du marché. Cette année en Europe, il se vendra au mieux 15 % de voitures de moins qu'en 2019, avant le Covid. C'est dire qu'au moment où toute la filière automobile tire la langue, il n'est pas opportun de lui infliger des contraintes supplémentaires. Les politiciens européens ne peuvent ignorer cette réalité.L'objectif des 100 % de voitures électriques en 2035 est donc annulé, il est remplacé par un objectif de 90 %. Mais attention, car si les constructeurs pourront continuer à vendre des autos hybrides rechargeables, ou même non hybrides en 2035 et au-delà (aucune limite n'a été fixée), ils devront compenser les émissions de ces autos par l'emploi d'acier d'origine européenne bas carbone, et/ou la consommation de biocarburants, ou encore de carburants synthétiques. Voilà l'idée maitresse, dont on précise sans attendre qu'elle n'est encore qu'au stade de la proposition. Il faut qu'elle soit ratifiée par les états-membres, ce qui n'est pas un processus rapide, ni sans embûche...
On verra aussi que si on attendait une action miracle pour aider l'industrie à se relever, elle n'est pas là. Elle est dans les deux mesures suivantes. La commission européenne propose aussi de mettre en place un système de super-crédits CO2 pour les électriques intégralement fabriquées en Europe, ainsi qu'une nouvelle catégorie de voitures, la M1e. Il s'agira de voitures de moins de 4,20 m, pour lesquels les dirigeants européens s'engagent à réduire au maximum l'introduction de nouvelles obligations réglementaires pendant dix ans. C'est bien maigre, parce que pour réduire le prix des voitures neuves, il aurait fallu plutôt supprimer certains équipements obligatoires, comme l'avertisseur de franchissement involontaire de ligne, ou l'avertisseur de somnolence et d’inattention du conducteur. Là, on attendait plus pour relancer le marché...
Laurent J. Masson
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