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DaimlerChrysler est mort, vive Daimler

Mar 15/05/2007   —   Parce que la logique financière est distincte de la logique industrielle, DaimlerChrysler divorce, mais heureusement, la logique du progrès perdurera.
En 1998, Robert Eaton, PDG de Chrysler Corp. expliquait qu'en associant sa compagnie au plus ancien, et au plus respecté de tous les constructeurs automobiles, Daimler Benz, il en assurait la perénnité. Sans doute, mais tout le monde s'en moque. C'est la rentabilité qui importe. Il y avait pourtant, une logique industrielle dans cette fusion. Mercedes développe des voitures de luxe à haute technologie, Chrysler des autos des segments semi-supérieurs à prix concurentiel. On voyait les synergies possibles, en donnant à l'américain les anciennes plateformes de l'allemand. C'est ce qui s'est passé pour celle de la Mercedes classe E génération 1995/2002, qui a servie de base à l'actuelle Chrysler 300 (ci-dessous). Mais cette stratégie trouve vite ses limites. Il ne serait pas possible de reprendre la plateforme de l'ancienne Mercedes classe S, pour faire une grande Chrysler pas chère, elle est 1000 fois trop complexe, et trop coûteuse à produire.

Les limites sont encore plus nombreuses pour le partage de pièces entre modèles actuels. Mercedes possède la meilleure boite automatique du monde, la 7G-Tronic, mais en plus d'être trop chère pour être généralisée à toutes les Chrysler, les allemands tiennent à conserver un avantage qualitatif à Mercedes. Une Mercedes est plus chère que les autres voitures, parce qu'elle possède une technologie exclusive, qu'on ne trouve pas chez les autres marques. C'est ainsi que toutes les Mercedes ont un système ESC de contrôle du comportement dynamique, ou que Mercedes est le premier fabricant au monde de voitures équipées d'un compresseur.

Et parce qu'il est difficile de se convertir à faire des voitures de grande série, quand on est habitué à faire du produit de luxe, à supposer déjà qu'on en ait la volonté au sein de toute son organisation, ce qui n'a pas été le cas, Mercedes se sépare de Chrysler. Dieter Zetsche (ci-dessus à droite), et Tom Lasorda (ci-dessus à gauche) ne feront plus de vélo ensemble. Tous les actifs de Chrysler seront transférés à une nouvelle entité du nom de Chrysler Holding LLC, qui sera détenue à 80,1 % par Cerberus Capital Management, une entreprise dirigée par John Snow (ci-dessus au centre), et à 19,9 % par Mercedes. Ce dernier ne reprendra pas le nom de Daimler Benz, mais simplement celui de Daimler AG. Il reste que le détail financier est catastrophique pour les allemands. L'achat et la revente de Chrysler représente une perte de plusieurs milliards d'euros, mais parce que maintenant c'est fini, la bourse est contente et le titre est à la hausse.

L'esprit libre, Mercedes pourra se consacrer à ses produits spécialisés, et Chrysler aux siens, avec une nouveauté dans l'industrie auto : pour la première fois, un constructeur est sous le contrôle direct d'un fonds d'investissement. On peut s'attendre à une réduction des coûts à la hache, malgré le discours officiel rassurant. Bonne nouvelle pour l'écologie cependant, les développements technologiques seront maintenus. Développer un hybride ne serait pas dans les moyens de Chrysler seul, mais les modèles prévus sont maintenus, et les projets de Jeep diesel avec dépollution Bluetec le seraient également. Mais voyant plus loin, à côté des AMG pour mettre le feu aux autobahns (ci-contre), nous espérons que cette nouvelle situation donnera plus de moyens à Mercedes pour développer sa classe B à pile à combustible (PAC).


Rubrique(s) et mot(s)-clé : Mercedes ; commerce-distribution