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Bierntôt des bus aux poubelles à Lille

Mar 25/09/2007   —   Rouler à l'essence, c'est dépassé ! Rouler aux poubelles, voilà l'avenir selon les promoteurs du Centre de Valorisation Organique (CVO) qui vient d'être inauguré près de Lille.
Il s'agit d'un programme européen, Biogasmax, qui vise à transformer les déchets de 6 grandes villes européennes en un carburant exploitable par les transports publics locaux. Déchets de l'agriculture, de la restauration collective, et même ceux des particuliers qui sont invités à un tri sélectif rigoureux. Toutes ces matières, tonte du gazon des jardins publics, restes du céleri que les enfants n'ont pas mangé à la cantine ou papiers gras, seront transformés en biogaz par le CVO de Séquedin. Ce biogaz sera ensuite épuré pour aboutir à du biométhane, afin que les autobus du réseau Transpole puissent s'en accomoder, à compter de la fin de l'année. Car l'inauguration du CVO avait été avancée au jeudi 20 septembre pour rentrer dans le cadre de la semaine de la mobilité durable, mais les premiers bus fonctionnant au biogaz ne devraient entrer en service que dans 2 mois, et le site ne sera complètement opérationnel que fin 2008.

Le secteur privé a été beaucoup plus rapide, puisqu'il existe déjà en Allemagne ou en Suède des stations service vendant du biométhane aux automobilistes. Certes, ces stations sont peu nombreuses, et elles resteront ainsi, puisque la profession a préféré s'engager sur la voie de l'incorporation. En 2010 en effet, 10 % du GNV vendu aux automobilistes en Allemagne devra être d'origine renouvelable, donc du biométhane produit à partir de biogaz. Mais le drame de la France est que si un entrepreneur voulait créer une usine de biométhanisation pour en vendre le produit aux automobilistes, il n'en aurait pas le droit. Il lui faudrait obtenir des autorisations préfectorales, ministérielles, et ses difficultés seraient innombrables. C'est pour cela qu'il faut se réjouir de l'initiative de Lille, où pas un gramme de gaz ne sera vendu au public, mais où une part substantielle des bus de l'agglomération deviendront énergétiquement autonomes au niveau de la région. Ce ne coûtera pas moins cher, car le projet a demandé un investissement de 75 millions d'euros qui ne sera pas rentabilisé avant plusieurs décennies (toutes les installations sont à la norme Haute Qualité Environnementale), et il n'y aura pas non plus de gain pour la qualité de l'air, car les émissions de polluants toxiques sont équivalentes à celles d'un bus diesel moderne. Mais ce fera du pétrole en moins à acheter à l'étranger, avec 40 emplois locaux créés, on ne peut alors qu'espérer d'autres CVO partout en France.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; biogaz-biomethane-GNV-renouvelable ; politique-transport_France