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CO2 en Europe, accord à minima

Mar 09/12/2008   —   L'accord pour réduire les émissions de CO2 des autos était l'un des gros dossiers de la présidence française de l'Union Européenne...
Et ce sera vraisemblablement l'un de ses plus gros échecs. Il n'y a que ceux qui s'attendaient au pire qui ne seront pas déçus. L'accord de la semaine dernière doit encore être validé, nous attendons cela avant la fin de l'année, mais avant de le préciser, il est utile de faire son historique. Après que la commission européenne ait commencé à s'interesser à la question des émissions de CO2 dûes à l'automobile, au milieu des années 1990, les constructeurs avaient convenu d'un engagement volontaire de bien agir, pour éviter l'arrivée d'une directive qui aurait nécessairement été cœrcitive, donc ennuyeuse. L'engagement des constructeurs était de parvenir à ce que la moyenne d'émission de CO2 par voiture soit de 120 g/km en 2012.

Déjà maintes fois rappelé par MoteurNature, cet accord date de 1998. Avec beaucoup de retard, ce n'est qu'à la fin de l'année dernière que l'Europe a cherché à le transformer en loi, avec des prétentions déjà réduites par rapport à l'objectif de 1998. La valeur de 120 g/km était en effet remplacée par celle de 130 g/km, avec l'idée scabreuse qu'une réduction supplémentaire de 10 g/km serait obtenue par des technologies externes comme les pneumatiques, ou l'incorporation d'une petite proportion de biocarburant dans tous les carburants vendus en Europe. L'accord de la semaine dernière ne se contente pas de cette diminution de l'objectif, il ajoute de le retarder.

Il n'est plus pour 2012, mais pour 2015 ! Avec pour faire sérieux un échéancier. Qui est que la moyenne de 130 g/km pour 100 % des voitures en 2015, serait atteinte par 80 % des immatriculations en 2014, 75 % en 2013, et 65 % dés 2012. A plus long terme, l'accord prévoit l’objectif d’émissions moyennes de 95 g/km pour l'horizon 2020. On avait beaucoup parlé il y a quelques années du facteur 4, soit l'idée de réduire de 75 % nos émissions de CO2. On y va, nous sommes dans la bonne direction, mais nos dirigeants doivent ignorer que la vitesse n'est pas limitée sur la route des économies d'énergie et de la lutte contre le réchauffement climatique.

Laurent J. Masson

Illustrations : photos prises la semaine dernière au salon de Bologne pour témoigner que si les constructeurs expliquent que développer des nouveaux modèles leur coûterait trop cher, ils ont malgré tout les moyens de payer des petites demoiselles pour poser devant les 4x4.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe