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Actualité législative : l'Europe fait avancer les voitures vertes

Jeu 17/04/2014   —   Des définitions dans le projet de directive.
Parlement Européen C'est bientôt les élections européennes, la session du parlement va se clotûrer, mais dans ces derniers jours, on avait heureusement mis à l'ordre du jour le projet de résolution législative du Parlement Européen sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil sur le déploiement d'une infrastructure pour carburants de substitution au pétrole. Le parlement européen a approuvé ce texte, mais ce n'est pourtant encore qu'une étape. Le projet repart à Bruxelles, et il ne sera définitif qu'à la toute fin de l'année. Ce texte avait été présenté initialement en janvier 2013, le Parlement l'a amendé en de nombreux points. Morceaux choisis ci-dessous, avec le commentaire de MoteurNature en italique.

« ...en vue de mettre fin à la dépendance des transports à l'égard du pétrole et de parvenir à une réduction de 60 % des gaz à effet de serre provenant de ce secteur d'ici 2050... »
Ce n'est plus le facteur 4, c'est un peu moins bien, mais une baisse de 60 % est déjà énorme.

« Les biocarburants sont actuellement le principal type de carburant alternatif et représentent 4,4 % des carburants utilisés dans les transports dans l'Union. »
Il n'est jamais inutile de rappeler que la place des biocarburants aujourd'hui.

« Les Etats membres devraient veiller à ce que des points de recharge pour véhicules électriques soient mis en place avec une couverture suffisante, qu’ils soient au moins deux fois plus nombreux que les véhicules, et que leur accès soit public pour 10 % d’entre eux, avec un accent particulier sur les agglomérations urbaines. »
Lier le nombre de points de charge au nombre de voitures est maladroit sur le long terme. Les rapporter à la surface, ou à la population serait plus habile.

« Le prix de l'électricité aux points de recharge devrait être basé sur le marché pour pouvoir promouvoir une consommation (et un stockage) souple de l'électricité par l'application d'une tarification dynamique et la diffusion des informations provenant de l'opérateur du système de distribution d'électricité sur les heures creuses. »
Si le prix de l'essence est fixe quelque soit l'heure, celui de l'électricité peut varier beaucoup, et il appartient au marché de fixer les différentiels. Quoi de plus logique ?

« "point de recharge normale": un point de recharge permettant l'alimentation directe en électricité d'un véhicule électrique à une puissance inférieure ou égale à 22 kW; »
On est pas trop sûr de l'utilité de définir ce que doit être la charge normale. Quid des électriques du futur qu'il sera impossible de recharger avec un courant de moins de 50 kW ?

« "point de recharge ou de ravitaillement ouvert au public": un point de recharge ou de ravitaillement auquel les utilisateurs ont accès de façon non discriminatoire, aisée, libre et interopérable à l'échelle de l'Union, par le biais de systèmes de paiement largement utilisés; »
Le modèle dont il faut s'inspirer est le gazole. C'est le même partout en Europe, et il n'y a besoin de rien d'autre qu'une carte de crédit pour en acheter, peu importe où on se trouve. Si le distribution d'électricité n'est pas aussi facile, la majorité continuera à rouler au gazole.

« les Etats membres fixent des objectifs nationaux pour le développement des carburants de substitution dans les différents modes de transport (routier, ferroviaire, maritime et aérien) et pour le déploiement des infrastructures correspondantes à l'horizon 2020. Ces objectifs coïncident au moins avec les objectifs et les dispositions de la présente directive. »
La balle est au gouvernement.

« ...plans nationaux pour l'alimentation en électricité verte de véhicules électrique... »
Si la voiture électrique conduit à construire une flopée de nouvelles centrales nucléaires, à quoi bon ?

« Les points de recharge normale en courant alternatif (CA) pour véhicules électriques sont équipés, à des fins d'interopérabilité, de socles de prise de type 2, tels que décrits dans la norme EN62196-2:2012. »
Tout de même ! On rappelle que l'association européenne de constructeurs automobiles (Citroën, Peugeot, Renault, VW et tous les autres) a pris position pour cette prise en mai 2009. Toutes les bornes d'un autre type installées depuis cette date l'ont été par des gens ignorants ou idiots.

« Les points de recharge rapide en courant continu (CC) pour véhicules électriques sont équipés, à des fins d'interopérabilité, de connecteurs de systèmes de chargement combinés AC/DC de type "Combo 2", tels que décrits dans la norme EN62196-3. »
On a là pris beaucoup de retard, il n'y a aujourd'hui qu'une poignée de bornes Combo 2 en service.

« Pendant une période de transition s'achevant le 1er janvier 2019, les points de recharge rapide en courant continu (CC) pour véhicules électriques peuvent aussi être équipés de connecteurs de type "CHAdeMO", au moyen de systèmes de double recharge. »
C'est certes japonais, mais le standard Chademo est le standard de facto en Europe en 2014, avec plus de 1000 bornes ouvertes.

Ce texte est encore susceptible d'évoluer. Le texte adopté n'est d'ailleurs pas encore disponible sur le site du Parlement Européen, le 16 avril. Alors, à suivre...

Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe ; ecologie