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S'il était vivant, le moteur rotatif aurait 50 ans

Sam 30/09/2017   —   Mazda a tort s'il y croit encore.
NSU Ro80NSU Ro80Le 30 septembre 1967 au salon de Francfort, le monde découvrait la NSU Ro80, la première voiture de série dotée d'un moteur rotatif. Au lieu d'avoir des pistons dans des cylindres, son moteur faisait tourner un triangle dans un large cylindre plat. Les chambres de combustion étaient dans les 3 espaces à l'extérieur du triangle, contre les parois du cylindre. La fiabilité n'était pas fantastique, et le rendement non plus. La consommation était très élevée. Pourtant, cette nouvelle technologie souleva l'enthousiasme de bien des ingénieurs, et de quelques automobilistes. Citroën produisit une petite série de voitures à moteur rotatif (des GS), et Chevrolet présenta le concept d'une Corvette à moteur rotatif. Mais la première guerre du pétrole changea la donne. Le diesel allait décoller, et le rotatif allait s'éteindre. La production de la NSU Ro80 s'arrêta en 1977, et la marque allait disparaître. Seul Mazda allait perséverer, allant jusqu'à gagner les 24 Heures du Mans avec un rotatif, en 1991, avant de jeter l'éponge en 2012.

Aujourd'hui pourtant, une rumeur dit que Mazda présentera un concept avec un rotatif au prochain salon de Tokyo. Ce serait maladroit. Même avec un rotatif amélioré. Peut-être par exemple, avec un turbocompresseur électrique, pour être actif dès les plus bas régimes et corriger le manque de couple typique à ces moteurs. Mais... Il est difficile d'avoir raison tout seul. Tous les autres constructeurs n'ont pas abandonné le moteur rotatif sans raison. Et quand il faut investir de très fortes sommes dans les nouvelles technologies de l'auto, à savoir les propulsions zéro émission (Mazda n'ayant pas assez de moyens seul, il s'est associé à Toyota dans ce domaine), ou la conduite autonome, on comprendrait mal pourquoi et comment Mazda déterrerait le rotatif.

La seule application où l'emploi d'un rotatif aurait peut-être un sens, serait en tant que prolongateur d'autonomie, comme dans une BMW i3. En tournant à un faible régime constant, il est en effet possible de garder la consommation dans une limite raisonnable. Mais que personne ne l'attende nulle part ailleurs. A une époque où une BMW 530i n'a plus un six en ligne, mais un 4 cylindres turbo, et une Lincoln Continental un V6, et non plus un V8, le moteur rotatif appartient au passé. Cela n'empêchera pas quelques-uns de le regretter, mais il faut vivre avec son temps.


Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : autres-marques-artisans ; technologie