Essai Nissan e-Pedal, comment cela marche
Mar 06/02/2018 — Une particularité de la Leaf expliquée.

La regénération de l'énergie perdue au freinage, c'est une chose permise par la propulsion électrique. Quand le moteur ne sert à pas à donner sa force motrice à l'auto, on peut en effet le faire tourner en sens inverse, il devient alors générateur électrique, et simultanément, puisqu'il est toujours connecté à la transmission, il agit aussi pour ralentir le véhicule. La BMW i3, par exemple, est connue pour sa regénération agressive. Dès qu'on lève le pied de l'accélérateur, la voiture ralentit vivement. Le système e-Pedal de Nissan va plus loin que cela, puisqu'il commande ausi le système de freinage classique.
Si on cherche quelque chose de comparable, il faut regarder du côté des systèmes de conduite pour les personnes qui ont perdu l'usage de leurs membres inférieurs. Aujourd'hui, la plupart de ces systèmes, adaptables aux voitures à boite automatique, comprennent un accélérateur circulaire sur le volant, avec une manette de frein sous le volant. Mais il existe encore aussi des systèmes plus simples, avec un levier unique qu'on pousse vers l'avant pour accélérer, et qu'on tire vers soi pour freiner. L'e-Pedal a un fonctionnement assez proche, à ceci près qu'il fonctionne au pied, avec une commande d'accélérateur classique. On peut d'ailleurs désactiver le système, et la Leaf se conduit alors comme une automatique ordinaire, avec encore plus de douceur, puisqu'il n'y a jamais de changement de rapport (il n'y en a qu'un seul, c'est possible avec une électrique).
Mais tout change dès qu'on enclenche l'e-Pedal, par un bouton sur la console centrale, et ce changement est immédiat. La Nissan Leaf fonctionne au démarrage comme une voiture automatique classique, c'est-à-dire qu'à l'arrêt en Drive, il faut avoir le pied sur le frein, sinon l'auto avance doucement. Mais que le conducteur active l'e-Pedal, et il peut lever son pied de la pédale de frein. Peu importe que la voiture soit sur le plat ou dans une pente, la voiture ne bougera pas. Et si on enclenche l'e-Pedal quand la voiture roule, l'accélérateur réagit immédiatement, en devenant un peu plus dur. Il faut appuyer un peu plus fort sur l'accélérateur pour maintenir la vitesse qu'on avait avant d'activer le système. La combinaison du freinage classique et de la regénération permet aussi de garantir une réponse à la pédale constante, par exemple par grand froid, où la regénération est quasi impossible puisque une batterie froide ne saurait recevoir le courant fort transmis par le moteur. L'action du système de freinage classique est aussi appréciable lorsque l'adhérence est précaire, pour ajouter la sécurité d'un freinage aux 4 roues, et non aux seules 2 roues motrices.

On sait aussi qu'il y a des prototypes sans volant ni pédales, où direction, freinage et accélération sont commandés par un seul joystick, mais personne n'imagine qu'ils seront jamais mis en série. Car si le but est de simplifier, cela devient au contraire complexe, si on multiplie les fonctions d'une commande unique.
La technologie e-Pedal est néanmoins très prometteuse, et nous sommes impatients de la tester... Sur une voiture essence. Pour éviter les à-coups, une voiture avec transmission à variation continue serait particulièrement indiquée. Ce fut donc une surprise, mais c'est un fait. La technologie e-Pedal est lancée sur une électrique, mais elle est parfaitement transposable sur n'importe quelle voiture à transmission automatique.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Nissan ; batterie-propulsion-electrique ; voiture-electrique