Essence synthétique : Porsche et Siemens se lancent au Chili
Jeu 03/12/2020 — Le projet Haru Oni, ou HIF.
Beaucoup la voient comme le Saint Graal. L'essence synthétique. Une essence non fossile, et neutre en CO2. On pourrait rouler avec l'esprit libre, sans se soucier du changement climatique, ni d'un épuisement de la ressource. Et cela existe, Porsche, avec la collaboration de Siemens, va le faire.C'est un grand projet industriel, il requiert des ressources foncières et de grandes quantités d'énergie renouvelable, Porsche et Siemens ont vu une opportunité au Chili. Le projet s'appelle Haru Oni, ou HIF (Highly Innovative Fuel). Dans une zone très venteuse, de très grandes éoliennes fourniront de l'électricité à bas coût, pour alimenter des électrolyseurs d'où sortira de l'hydrogène. A côté, des capteurs filtreront l'air ambiant pour y récupérer du CO2, et ces 2 ingrédients, hydrogène et molécules de carbone serviront à fabriquer du méthanol. Un liquide stable, facile à stocker et à transporter, qui sera après-coup transformé en essence automobile standard, selon une technologie brevetée par Exxon-Mobil. On note bien sûr qu'il est possible de modifier une voiture essence pour la faire fonctionner au méthanol, mais les partisans du projet veulent de la vraie essence, utilisable par tous, dans n'importe quelle auto.
Les objectifs sont ambitieux. Pour 2022, l'objectif est de valider l'ensemble des technologies, et de produire 130 000 litres de carburant. Puis 55 millions de litres en 2024, et 550 millions de litres en 2026. Cela reste des petites quantités de carburant selon les standards de l'industrie pétrolière, mais cela doit au moins montrer que tout miser sur l'électrique est probablement une erreur. Il vaut mieux parier sur un mix énergétique, surtout qu'on n'est pas prêt d'abandonner les centaines de millions de voitures essence qui sont en circulation aujourd'hui.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Porsche ; biocarburant