Le premier hybride de BMW sera un 4x4 de sport, lourd, mais très performant

Le moins pire de tous

Pour ou contre les 4x4, les français ont tranché. Pas avec un bulletin de vote, mais en signant des bons de commande. Le constructeur français PSA aura longtemps attendu avant de lancer ses premiers modèles, mais tant le Citroën C-Crosser que le Peugeot 4007 se vendent au-delà de ce que le constructeur avait prévu. Nissan a déjà vendu plus de 100.000 Qashqai en Europe, et chez Toyota, quelque soit le pays, les ventes de 4x4 ridiculisent les ventes de voitures hybrides. On rappellera aussi l'exemple du BMW X5 de 1999, lancé simultanément à l'Audi A2, qui fut un énorme succès quand la seconde fut un échec commercial.

Alors désireux de répondre aux attentes des clients, tout en réduisant les émissions de CO2, BMW va essayer quelque chose de nouveau avec son futur X6. D'abord, le modèle est plus bas, avec un centre de gravité abaissé, il sera donc plus dynamique qu'un 4x4 traditionnel, soit l'X5, le modèle dont il reprend la plateforme. Ensuite, il est plus aérodynamique, avec une ligne de toit fuyante, et une calandre plus ronde. Précisons-le bien en effet, contrairement aux apparences, l'X6 a des lignes originales. Il n'y a pas un seul panneau de carrosserie qui soit commun avec l'X5.

Surface frontale plus faible, et lignes plus fines, l'X6 consommera moins que l'X5, et enfin, il est hybride. Ou du moins, il le sera vite. L'X6 de série sera en effet présenté, et commercialisé, en 2008, mais il faudra attendre 2009 pour pouvoir acquérir la version hybride, avec une technologie qui passera ensuite sur le X5. Cette technologie, c'est celle de l'hybride bi-mode, développée en commun avec General Motors et Mercedes. On se souvient pourtant que BMW avait naguère développé sa propre technologie hybride (en partenariat avec un équipementier), sur un concept qu'il avait présenté en 2005.

Mais, à l'heure de concrétiser, soit d'aller vers un hybride de série, il a préféré rejoindre le partenariat technologique de 2 grands constructeurs. On ne peut à ce jour dire si BMW a fait le bon choix d'un point de vue technologique, mais on devine que les économies d'échelle permises par ce système qui sera produit en grande série, permettront de le proposer à un moindre coût, et c'est sans doute le plus important. D'autant plus qu'on sait déjà que le X6, plus exclusif, sera un peu plus cher que le X5, qui vise désormais plutôt une clientèle familiale avec 7 places possibles.

Alors que c'est un comble, mais en dépit de sa taille plus que confortable, le X6 ne sait offrir que 4 places. Son arrière court ne laisse pas non plus présager d'un grand coffre, sans compter que son plancher sera nécessairement élevé puisque les batteries sont juste au-dessus de l'essieu arrière. Mais cet aspect lourd, impressionnant, il est absolument nécessaire pour plaire à la clientèle visée. Le Dr. Norbert Reith ofer, président du directoire de BMW AG (ci-contre), avait expliqué que « c'est le client qui décide ». Sa première responsabilité est de produire des voitures que les gens ont envie d'acheter.

Mais la seconde, juste derrière, est de faire pour que ces autos, que les clients ont envie d'acheter, aient le plus petit impact possible sur l'environnement. L'X6 hybride est ainsi une sorte de somme des contraires. D'un côté, c'est un gros 4x4, large et chaussé de monstrueuses roues de 21 pouces, qui est sûre de plaire aux personnes qui veulent une auto qui en impose, mais d'un autre côté, c'est une voiture presque sensible, avec un aérodynamisme optimisé, et une transmission hybride dernier cri.

On ne peut donc qu'être très partagé devant cet X6 hybride. Faut-il sauter de joie ou bondir de dégoût ? C'est l'éternel problème de la bouteille que l'un voit à moitié vide, et l'autre à moitié pleine. Parce que d'un côté, il est un gros et détestable 4x4 qui sera acheté par des gens qui ne feront jamais de tout-terrain, mais d'un autre, il est une bête de technologie qui fait tout pour minimiser ses consommations en dépit de ses caractéristiques défavorables. Alors sans rentrer dans ce débat, contentons-nous d'admirer la prouesse technologique, et le talent des ingénieurs de Munich, qui annoncent déjà une réduction de la consommation de 20 % entre l'X6 standard, qui sera déjà sobre avec une transmission automatique à 8 rapports, et l'X6 hybride.

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