| Ses points forts Présentation classique qui met à l'aise Habitabilité convaincante Qualité de construction Performances satisfaisantes Faible consommation Bon coffre |
Ses points faibles Pas de caméra de recul Filtration des petites irrégularités de la route Simple Stop & Start et non e-HDi |
Essai réalisé le 12 février 2015.
Sous le capot, les moteurs respectent désormais la norme antipollution Euro 6. Ce sont eux qui ont motivé notre essai. La nouvelle technologie, car si les diesels Euro 5 sont encore temporairement disponibles, MoteurNature conseille vivement de n'acheter que la dépollution la plus avancée.
Nous avons conduit une C4 essence, et une diesel. Là, il y a le choix entre 3 puissances. Les BlueHDi 100, 120 et 150. Ces chiffres correspondent aux puissances, ce sont deux 1600 et un 2 litres. C'est le moins puissant qui est le plus sobre (avec le concours de pneumatiques à ultra basse résistance au roulement), avec une moyenne officielle formidable de 3,3 l/100 km (émissions de CO2 de 86 g/km), mais avec une puissance qui semble juste pour une compacte, nous avons conduit le modèle intermédiaire. La BlueHDi 120.
Ce 1600 diesel est le moteur que PSA vend le plus en Europe, nous avons affaire ici à sa nouvelle variante BlueHDi. L'architecture reste inchangée, et ce moteur se démarque donc de tous ses concurrents, en ce qu'il n'a que 2 soupapes par cylindre. On s'en souvient d'ailleurs qu'il en avait 4, il y a quelques années... Mais cette critique ne vaut que pour les intellectuels. Personne au volant de l'auto ne pourra dire qu'il ressent un manque avec seulement 8 soupapes. A côté de cela, la grande caractéristique de cette mécanique est de respecter la norme antipollution Euro 6, ce qui par rapport à la norme précedente, implique une réduction de 4/5 des émissions d'oxydes d'azote.
Ceci a entrainé un travail très sérieux sur tout le moteur. Il n'est pas possible d'ajouter un dispositif SCR (Selective Catalytic Reduction) comme on rajoute un système Stop & Start. Il a fallu tout reprendre. Ce nouveau HDi est ainsi plus puissant et plus sobre que naguère, et nous avons aussi constaté qu'il était moins bruyant que ses ancêtres. C'est un progrès qui est toujours bon à prendre sur un diesel ! On a 120 ch à 3500 tr/mn avec un couple de 300 Nm à 1750 tr/mn dans une auto de 1280 kg à vide. La boite est à 6 rapports, et il y a évidemment un système Stop & Start. Mais surprise un peu décevante, c'est un Stop & Start basique, qui ne coupe le moteur que lorsque le véhicule est à l'arrêt complet, et non l'alterno-démarreur des voitures PSA e-HDi, qui coupe aussi le moteur dans les décèlérations. On peut d'ailleurs s'étonner qu'à ce jour, il ne soit pas possible d'associer cet alterno-démarreur au moteur BlueHDi...
Si les C4 Cactus et Picasso ont des planches de bord avec un style très personnel, nous n'avons pas été faché de trouver dans la C4 classique, une instrumentation... Classique. Nous entendons par là 2 gros compteurs ronds, un pour la vitesse, un pour le régime moteur, et des commandes de climatisation par boutons et molettes, et non par le biais d'un écran tactile. Tout cela a du bon. Ce n'est pas le plus moderne, mais c'est assurément le plus pratique. On trouve immédiatement ses marques. C'est bien réalisé aussi. Cette alsacienne (l'usine est à Mulhouse) est bien construite. La grande nouveauté est la présence d'une tablette tactile (Citroën dixit, il ne faut plus dire écran) de 7 pouces, par lequel on accède au GPS, à la téléphonie, au multimédia, etc...
Il nous a semblé que l'éergonomie de cet instrument pourrait être amélioré. On a aussi regretté qu'en mode navigation, la partie de l'écran dédiée à l'affichage de la carte ne soit pas plus grande, au détriment de la partie noire qui affiche les directions. Mais c'est peut-être réglable... Bon point ensuite pour le radar d'aide au stationnement, mais nous avons regretté l'absence d'une caméra de recul. Il y a des autos moins chères qui en ont une. Côté ambiance, notre voiture d'essai avait le grand toit en verre panoramique. Il a le bon goût de ne pas être imposé, c'est une option individuelle (610 €). La C4 mérite enfin un 10/10 pour son coffre, qui est le plus grand de son segment.
Pour celui qui a connu les vieux diesels, il est difficile de ne pas être impressionné par ce BlueHDi. Au ralenti, moteur chaud, le bruit n'est plus directement identifiable comme celui d'un diesel. Et à haut régime, ce moteur fait un son caverneux, on dirait plutôt le bruit d'un moteur essence d'il y a 50 ans. Il restera certes des moments où le conducteur sera rappelé au fait qu'il y a un diesel sous le capot, mais la C4 étant bien insonorisée, cela n'arrivera pas souvent. A 90 km/h sur la route, la C4 est remarquablement silencieuse. La démultiplication est longue, mais le moteur la supporte bien. Il n'y a pas de creux comme chez certaines concurrentes, et on peut descendre jusqu'à 1500 tr/mn en sixième avant de devoir rétrograder.
Côté performances, avec 120 ch, la voiture n'est jamais à la peine. On se dit que la version 150 ch doit être bien agréable, mais on s'interroge par contre sur la version 100 ch... Le comportement est toujours sain, la direction est précise, et le confort presque toujours excellent. Il n'y a guère que la filtration des petites irrégularités de la chaussée à basse vitesse qui pourrait être améliorée, mais la C4 est normalement très confortable, et plus qu'agréable à conduire, agréable à vivre. Soulignons aussi l'excellent guidage du levier de vitesse. Les voitures françaises ne sont pas réputées pour leur transmission, nous avons été heureux de constater que la C4 relèvait le niveau.
Aurons nous un jour une voiture électrique capable d'égaler le diesel ? On se dit parfois que nous ne devrions essayer que des électriques sur MoteurNature, mais il est malheureusement évident que ces autos ne répondent pas aux besoins de beaucoup de conducteurs. Cette C4 diesel par contre, un peu après en avoir pris le volant, nous avons vu au tableau de bord que l'autonomie restante était de 1160 km ! C'est bon pour le moral. On se dit qu'on est tranquille à son volant. Qu'on peut aller loin l'esprit libre, sans avoir à se soucier de ravitailler (le réservoir contient 60 l). Pour l'automobiliste français moyen, cela signifie aussi qu'un passage à la pompe par mois sera suffisant. Cela ne demandera que 3 minutes. Que de temps gagné par rapport à une électrique qu'il faut brancher, initialiser, débrancher...
Notre voiture d'essai est donnée pour une moyenne de 3,6 l/100 km, avec des rejets de 95 g/km de CO2. On sait que ces chiffres officiels n'ont pas grand chose de réel, et nous en avons eu une nouvelle preuve. Mais il est clair que nous n'avons pas roulé doucement. Sur des petites routes du Lubéron, il fallait fréquemment rétrograder, on ne s'est pas privé d'accélèrer et nous avons pris 2 portions de viande au déjeuner. Mais notre moyenne ne fut pourtant que de 5,5 l/100 km, d'après l'ordinateur de bord. Sur une route droite, à allure constante, c'est une certitude que nous aurions consommé facilement 20 % de moins.
La C4 BlueHDi 120 a aujourd'hui un gros défaut : ce moteur n'est livrable qu'avec la finition la plus chère (Shine). Elle coûte 28100 €, ce qui est cher. La finition Feel (clim auto bi-zone en série) sera cependant ajoutée au catalogue dans quelques semaines, et elle sera plus abordable à 24900 €. Surtout que comme la publicité nous le rappelle souvent, les promotions sont courantes chez la marque aux chevrons. Bref, s'il y a aussi une intéressante C4 essence, la diesel, maintenant que ses émissions sont équivalentes à celles d'une essence, a encore son mot à dire. Sobre de lignes comme à la pompe, et parée pour les grands voyages, cette C4 BlueHDi répond au cahier des charges de beaucoup de familles.






