| Ses points forts Consommation toujours raisonnable Bon Stop & Start Bon comportement routier Voiture qui met en confiance | Ses points faibles Mauvaise visibilité arrière Puissance insuffisante pour l'autoroute Réservoir plus petit que sur la Megane III Reflets des aérateurs |
Essai réalisé du 8 au 11 avril 2016.
Avec toutefois un bémol immédiat pour le style. Car si l'arrière est plaisant côté style, il se révèle déplorable pour ce qui est de la visibilité. Il y a certes une caméra de recul pour se garer, mais sur l'autoroute, la faible hauteur de la lunette et les gros montants latéraux font que regarder dans le rétroviseur central ne montre vraiment pas grand chose. Pour ne rien arranger, les aérateurs de la planche de bord se reflètent dans les vitres latérales, pour apparaitre en retour dans les rétroviseurs extérieurs. Le client prendra alors garde à n'acheter une Megane qu'avec un système de détection des mouvements dans les angles morts. Renault devrait même proposer cet équipement en série.
Cette voiture est une diesel. On essaie encore des diesel sur MoteurNature, parce que cette technologie est fiable et abordable, avec une sobriété établie. Le moteur 1,5 litres dCi de Renault a récemment fait l'objet d'un rappel, mais cela ne concernait pas la version du dCi qui équipe la Megane. Ce n'est pas évident pour tout le monde, car cela ne parait pas logique, mais Renault a aujourd'hui plusieurs versions de son dCi 90 en production, et tout va bien avec celui de la Megane. C'est le dernier modèle, dont le chiffre désigne la puissance réelle, 90 ch donc, soit une une valeur bien modeste. Heureusement, avec des aciers de dernière génération, la masse est raisonnable.
Avec 1205 kg à tirer, la Megane ne battra cependant aucun record d'accélération. Il y a une version 110 ch, avec une consommation égale dans les tests officiels, mais elle est 1300 € plus chère. On trouve aussi au-dessus un diesel de 130 ch, mais il n'est disponible que dans une finition supérieure. Il nous a paru intéressant de tester cette motorisation diesel de base, avec seulement 2 soupapes par cylindre, la plus économique à l'achat, pour savoir si elle était suffisante, avec ses 220 Nm de couple, mais qui est tout de même dotée en série d'une boite 6 vitesses, ainsi que d'un Stop & Start.
Notre Megane d'essai était en finition Zen, soit le niveau intermédiaire, et nous avons apprécié sa présentation. Tout est noir à l'intérieur, mais pas désagréable. Surpiqüres sur les sièges, quelques éléments avec une finition look carbone, c'est sympathique, tout cela. Le frein à main innove avec un design anguleux qui a permis de raccourcir son levier, et avec une ceinture de caisse haute, on se sent en sécurité, et bien aussi. Personne n'a oublié le vieux slogan Renault des voitures à vivre, il est toujours aussi vrai dans cette Megane IV. Concession à la modernité, notre voiture d'essai était dotée du système R-Link II. Pas avec l'écran vertical des finitions supérieures, mais avec un écran 7 pouces orienté paysage. Le premier détail désagréable est qu'à l'image d'un viel ordinateur, il n'est pas silencieux. Il y a une petite musique de démarrage dont on se passerait bien. Ensuite, le démarrage est lent. On entend souvent dire du mal du diesel, mais ce système R-Link, supposé être une technologie moderne, est bien plus lent à démarrer que le moteur.
Le système accepte ensuite l'installation d'applications, et il y avait Coyote sur notre voiture d'essai. Certains apprécieront grandement, mais peu d'automobilistes sont habitués aux rappels signifiant que leur abonnement va se terminer, et qu'il faut... Payer. Nous avons ensuite été surpris de trouver installé dans l'auto le jeu Paf le chien (si vous ne connaissez pas, vous ne ratez rien). C'est peut-être l'avenir. Comme un ordinateur qu'on achète avec quantité de programmes stupides qu'il faut désinstaller après l'achat. Il n'y aura d'ailleurs pas le choix, puisque l'espace disque disponible n'était déjà plus que de moitié. L'habitabilité est excellente aux places avants, elle est aussi plus que convenable à l'arrière. Mais alors qu'il y a un accoudoir central très confortable à l'avant, on s'étonne qu'il n'y en ait pas à l'arrière.
3 ados tiendront facilement à l'arrière, ce sera juste un peu plus difficile pour des adultes. Quant au coffre, son volume (385 l) est dans la bonne moyenne. Mais si rabat les dossiers des sièges arrières, ce n'est pas plat du tout, avec une marche importante. On appréciera pourtant le souci du détail, avec des passants pour loger les ceintures de sécurité, avant de rabattre les dossiers. La fraicheur des petits matins normands nous aura montré les faiblesses du dégivrage, et l'air conditionné n'est pas des plus pratiques, avec un réglage de puissance par boutons lisses. Côté connectique, nous avons trouvé 2 prises USB, bonnes pour recharger un smartphone, mais notre convertisseur 12V/230V pour recharger notre ordinateur ne marchait pas sur l'allume-cigares.
Le tableau de bord est très lisible, on démarre en confiance, et avec peu de bruit. Le 1500 diesel reste bruyant à froid, mais il est discret partout ailleurs. Il est aussi très souple. On met facilement la quatrième en ville, en appréciant d'emblée la bonne gestion du Stop & Start. A l'arrêt dans une descente, on peut se laisser glisser doucement sans redémarrer aussitôt, et quand cela arrive, cela a toujours été sans heurt. La tenue de route ensuite est une bonne surprise. Sur les motorisations de base, comme l'est ce diesel 90 ch, certains constructeurs adaptent des trains roulants plus ordinaires, mais ce n'est pas le cas ici.
Le comportement est toujours très sûr, et la Megane confortable. Les trains roulants accepteraient facilement plus de puissance, le conducteur l'apprécierait aussi. Pour autant, tout va bien en ville. Même en péri-urbain, c'est OK, mais quand on monte sur l'autoroute, les reprises de 90 à 130 km/h sont franchement insuffisantes. Si vous roulez régulièrement sur l'autoroute, écartez sans réfléchir cette version pour vous tourner vers les diesels 110 ou 130 ch, voire les Megane essence. Cette Megane 90 ch est assurément un bon cheval de labour, mais il ne faut pas lui demander de courir le tiercé.
L'ordinateur de bord est habile, il indique la distance pacourue en période de décélération, avec l'injection qui de carburant qui s'est coupée. La Megane n'est pas hybride, mais cela représentait presqu'un cinquième du total entre nos mains. Nous avons mesuré 5,4 l/100 km en ville, 5,1 l/100 km sur l'autoroute, et un petit 4,2 l/100 km sur un parcours routier tranquille sans dépasser les 90 km/h. Des valeurs bien lointaines du 3,7 l/100 km de la moyenne officielle, mais qui sont pourtant satisfaisantes. Suffisament en tout cas pour nous convaincre que le diesel ne doit pas encore mourir.
Il faudra certes améliorer encore sa dépollution, mais cette Megane diesel est une auto avec laquelle il est impossible d'user 6 l/100 km. On peut faire aussi bien, et même un peu mieux avec une hybride essence, mais... A quel prix ? Il est probable qu'à terme, le renchérissement du coût de la dépollution d'un diesel du fait de normes toujours plus strictes, associé à la baisse du prix des composants hybrides, vienne renverser la donne, mais en 2016, le diesel reste compétitif. Mais pourquoi avoir réduit la capacité du réservoir de 60 l sur la Megane III, à seulement 47 l ? L'autonomie entre 2 pleins est le plus grand atout du diesel, c'est une grosse erreur que d'y avoir touché.
Nous n'attendions pas grand chose de cette Megane diesel de base, mais nous aurons été déçus en bien comme disent les suisses. La Megane IV est réussie. Son seul vrai défaut est sa visibilité arrière catastrophique, mais toutes les voitures deviennent comme cela. Il faudrait sans doute réfléchir à un système avec 2 caméras de recul pour améliorer les choses... Cela mis à part, le diesel 90 ch s'est révélé suffisant en usage quotidien, et économique tant à l'achat qu'à la pompe. On préconisera pourtant la version 110 ch qui n'est que 1300 € plus chère, même si ce dCi 90 ch n'a rien d'une version au rabais.






