Seat Mii électrique - Prise en mains - La première électrique vraiment abordable
Ses points forts
Prix/autonomie
Rapport habitabilité/surface au sol
Performances
Réglage de la regénération |
Ses points faibles
Pas d'affichage charge batterie en %
Suspension un peu sèche |
Historique et présentation
On l'a dit et redit, les voitures électriques sont très économiques à l'usage, mais chères à l'achat. C'est alors une bonne et grande nouvelle qu'arrive sur le marché cette Seat Mii, au tarif très acceptable de 21 920 €. Avec le bonus de l'état, cela tombe à 16 000 €. C'est bien pour une voiture neuve 4 places, prix complet avec la batterie, il n'y a rien d'autre à payer pour rouler propre. Ce qui est intéressant ici, et nouveau, est que pendant longtemps, on a cru que la voiture électrique pas chère serait une sous-voiture. Genre une voiturette aux performances très limitées, comme feue la Mia électrique, avec une qualité de construction franchement discutable. Rien de cela ici. La Seat Mii se classe très honorablement à
l'EuroNCAP (l'organisme qui vérifie la sécurité passive des véhicules), et elle est construite par le premier groupe automobile d'Europe. Il fabrique d'ailleurs aussi 2 autres modèles techniquement identiques, la Volkswagen e-up, qui est un tout petit peu plus chère, et la Skoda Citigo iV dont la calandre est plus rigide (mais c'est subjectif). Cet essai est de la Seat, mais il est aussi valable pour les 2 autres autos.
Ce nouveau modèle n'est cependant pas totalement nouveau. Je me souviens très bien de m'être assis dans la Volkswagen up!, la soeur de cette Seat Mii, au salon de Francfort en septembre 2011. Et je l'avais
essayé en 2016 en version essence de 90 ch. Le modèle a donc 8 ans d'âge, mais c'est ce qui fait son prix : la ligne de montage est amortie. Et si la conception est un peu ancienne, ce n'est pas si grave, parce que le plus important pour une citadine est le rapport habitabilité/surface au sol. Et là, on n'a pas progressé. La Seat Mii mérite le titre de vraie 4 places, et il serait difficile de faire mieux dans une auto aussi compacte. Et ensuite parce que le plus important dans une voiure électrique est la batterie, et là, personne ne peut se plaindre. Les accumulateurs sont dernier cri.
La technologie
La capacité de la batterie est de 36,8 kWh, dont 32,3 kWh sont utiles. On pensera que la Nissan Leaf, la première voiture électrique de grande série, fut lancée avec une batterie de 24 kWh. C'était il y a à peine 10 ans ! Comme nous l'avions écrit lors de
notre guide d'achat d'une électrique, c'est essentiel pour l'acquéreur d'une voiture électrique de prendre le dernier modèle, tellement la technologie évolue vite. Le moteur délivre une puissance de 61 kW (83 ch), constante entre 2750 et 11000 tr/mn, avec un couple de 212 Nm. Soit des valeurs très convenables pour une citadine. Côté recharge, la voiture possède un chargeur embarqué prévu pour fonctionner avec une wallbox 32A, la recharge dure alors 4 heures. La recharge sur une prise domestique ordinaire est possible, mais elle requiert l'achat d'un câble en option, qui est cependant raisonnable à 175 €. Et pour la recharge rapide, la puissance maximale autorisée est de 40 kW. La recharge complète dure donc moins d'une heure.
Intérieur et équipement
C'est assurément là que la Mii fait son âge, avec de classiques compteurs à aiguille. Mais c'est presque réconfortant. Les derniers modèles sont tous trop semblables avec un même écran plat. C'est moche et cheap. Il y a plus de personnalité dans des compteurs à aiguille, même s'ils ont le défaut d'une moindre précision. Cette exactitude, on l'apprécie énormément pour le niveau de charge de la batterie. Rien ne vaut, un afficheur digital qui dit que la batterie est chargée à... 73 %. La Seat Mii présente un compteur rond, gradué comme une jauge à essence, c'est moins bien. On m'aura tout de même appris qu'il est possible d'obtenir l'information exacte en pourcentage, mais qu'il faut pour cela télécharger l'application Mii Electrique sur son smartphone, et le relier à l'auto, après l'avoir paramétré. Le timing étant serré, je n'ai pas pris le temps de faire cela.
Pour brancher un smartphone, on apprécie que la Mii possède un support dédié à cela. Avec un port USB juste derrière pour l'alimentation, on devrait voir cela sur toutes les autos qui sont dépourvues d'écran central de navigation. Ce qui devient rare... L'habitacle ne peut cacher qu'il est celui d'une voiture à prix serré. On remarque les garnitures de portières qui ne sont pas totalement couvrantes, mais avec un passepoil blanc sur les sièges, et une grande bande de couleur contrastée sur la planche de bord, l'ensemble est plutôt sympathique. Et pour une aussi petite auto (3,56 m de longueur), l'habitabilité est vraiment bonne. Il n'y a par contre pas de miracle au niveau du coffre, avec un volume de 251 litres.
Performances et tenue de route
S'il y a un segment où il y a beaucoup à gagner en passant à une propulsion électrique, c'est bien celui des citadines. Elles ont habituellement des petits moteurs jamais très agréables, on est dans un tout autre univers avec la propulsion électrique. La Mii a un bel allant à petite vitesse en ville, et comme elle est toute petite, on peut s'extirper vite d'un embouteillage dès qu'il y a une ouverture. Et sur la route, sur des voies rapides limitées à 120 km/h, nous fûmes surpris de son aisance. C'est le moteur qu'il fallait à cette auto ! On se montrera tout aussi satisfait de la tenue de route, sans histoire. La comparaison n'est pas très utile, mais le chassis est bon. Cette Seat Mii électrique est une meilleure routière qu'une Renault Twingo essence de base. Il faut tout de même signaler une suspension aux capacités d'absorption plutôt moyennes à petite vitesse. Il n'y avait pas de routes pavées là où nous avons essayé l'auto, mais nous avons un peu trop senti quelques raccords de bitume. Sinon, très bon point, la regénération de l'énergie perdue au freinage est réglable, avec 4 niveaux, et le levier, qui est identique à celui d'une boite DSG, permet du stade 0 au stade maximal d'un mouvement. C'est très pratique. Un mot enfin sur le mode
Eco, qui réduit la puissance à 50 kW, et
Eco+, qui réduit encore à 40 kW. Les 2 nous ont semblé parfaitement inutiles. Comme une renault Zoé, la voiture n'est simplement pas assez puissante pour qu'il y ait un intérêt à diminuer ce qui est disponible.
Consommation, efficacité énergétique
Notre essai a commencé par des voies rapides, limitées à 100, puis 120 km/h, nous y avons mesuré une moyenne de 18,1 kWh/100 km. Une valeur qui n'a rien de surprenante. La surface frontale de l'auto est certes très petite, mais il faut une carrosserie longue pour avoir une bonne finesse aérodynamique. Dans une seconde partie de notre essai, nous n'avons pas dépassé les 50 km/h. Parcours strictement urbain. Et là, nous fûmes un peu déçus de mesurer une moyenne de 14,6 kWh. Je suis quasi certain que j'aurais consommé moins avec une Hyundai électrique. A la décharge de la petite espagnole néanmoins, il faut préciser que les conditions d'essai ne furent pas idéales. Seat nous avait gentiment invité à Madrid pour essayer la Mii, mais il n'y faisait que 6°, et il a plu presque toute la journée. Tout notre essai fut donc réalisé avec le chauffage, et souvent les essuie-glaces, ainsi que le dégivrage. On retiendra qu'avec la batterie qui offre une capacité utile de 32,3 kWh, et qu'en s'abstenant de rouler à 130 km/h sur l'autoroute, on pourra toujours faire plus de 200 km entre 2 recharges, c'est valable. Selon la norme WLTP, l'autonomie est de 260 km, c'est un peu optimiste, mais un rayon d'action de 110/120 km autour du domicile est plus que suffisant pour une citadine.
Conclusion
N'ayons pas peur de le dire : le petit marché de la voiture électrique a changé. Il y avait la Renault Zoé, la Nissan Leaf et les autres, mais elles sont toutes à plus de 30 000 €. A un prix canon, réduit à seulement 16 000 € avec le bonus de l'état, voici la première électrique pour à peu près toutes les bourses. La bonne nouvelle de cet essai est que ce n'est pas une électrique au rabais, et pas non plus une voiture low-cost comme l'est une Dacia Sandero. Alors certes, la
Seat Mii Electrique ne conviendra pas pour les grandes vacances en famille, mais pour le quotidien routinier de la majorité des urbains, avec une compacité qui la rend hyper maniable en ville, l'option Seat Mii est à prendre en considération pour des millions d'automobilistes en Europe.
Laurent J. Masson
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