Nissan Leaf, renouvelée avec sagesse, peut-être trop
Jeu 19/06/2025 — L'âge de la maturité.
S'il y en a encore qui croient que les voitures électriques sont une nouveauté, la Nissan Leaf prouve le contraire. Cela fait plus de 15 ans que Nissan en fabrique. Elle fait presque partie des murs, et de ce fait, on l'avait un peu oubliée. Mais on pourra dire que c'est un peu la faute de Nissan, qui aurait pu se montrer plus rapide à renouveler son modèle. Nissan a pris son temps, mais il n'a pas fait les choses à moitié. Tout est nouveau ! A commencer par la définition de l'auto, qui n'est plus une compacte à hayon, mais est devenu une sorte de crossover coupé, c'est beaucoup plus moderne, et plus en phase avec l'époque.
On peut imaginer que la dernière Prius a fait réfléchir chez Nissan. Les silhouettes classiques sont en perte de vitesse, alors Toyota a tout changé, et Nissan fait de même. En moins extrême toutefois. Toyota a sacrifié l'habitabilité arrière de sa Prius avec une ligne de toit hyper basse, Nissan n'est pas allé jusque là, et c'est tant mieux. Mais c'est sans doute pour conserver l'identité de famille. Si on regarde la Leaf de profil, les lignes sont exactement celles de la grande Ariya.
Le point le plus original est peut-être le design des feux arrières. Avec des LEDs horizontaux sur le hayon, et d'autres LEDs verticaux sur les ailes. Bof. C'est certes plutôt réussi, mais plus personne n'y fera attention l'année prochaine. La Nissan Leaf n'est pas une auto sur laquelle on se retourne. Ce n'est pas son objectif, qui est plutôt d'être facile à vivre, et cela se voit à l'intérieur. Le tableau de bord est une merveille de lisibilité. Un gros indicateur de puissance rond à gauche, et les commandes de climatisation sont distinctes de l'écran central, avec des boutons. Et tout est très pur, très lisse. On doit être bien à rouler dans cette nouvelle Leaf.
Mais on roulera calmement, il faut là le préciser de suite. Il y a 2 versions. La première avec un moteur de 130 kW (177 ch), 345 Nm de couple et une batterie d'une capacité utile de 52 kW, qui accepte pour se recharger un courant maximal de 105 kW. La seconde version propose un moteur de 160 kW (218 ch) avec 355 Nm de couple, et une batterie de 75 kWh qui se rechargera au maximum avec un courant de 150 kW.
On ignore quelles seront les évolutions à venir, sachant qu'il n'y en a pas eu beaucoup sur la seconde génération de la Leaf, mais on constate déjà qu'on peut sans attendre acquérir une Volkswagen ID.3 plus puissante, avec une plus grosse batterie qui se rechargera plus vite. Bon, en fait, la Leaf serait mieux, parce que plus sobre. La version de base est donnée pour une autonomie de jusqu'à 436 km, la version supérieure pouvant parcourir jusqu'à 604 km. Pour rappel, la meilleure VW ID.3 a une autonomie de 602 km. Bref, l'idée à retenir est donc que cette nouvelle Leaf n'est dans ses prestations chiffrées, pas meilleure que la concurrence. Elle devra faire sa différence ailleurs.
Le bon côté des choses est que cela garantira une tarification concurrentielle. On espère même audacieuse. La Leaf sera fabriquée au Royaume-Uni, l'auto, et ses batteries également. Anglaise par sa production donc, et pas totalement japonaise de conception, puisque la base est l'architecture CMF-EV qu'on connaît déjà sur les Renault Megane et Scenic E-Tech. Pour autant, et à la différence de la Micra qui emprunte trop à la Renault 5 E-Tech, cette Leaf ne ressemble à aucune Renault. C'est bien une Nissan, avec l'identité de ce constructeur sous tous les angles. Elle est aussi bien différente des chinoises, qui commencent à toutes se ressembler.
Cela doit plaire. Plutôt compacte avec une longueur de 4,35 m, à mi-chemin entre une Megane et Scenic, elle est 14 cm plus courte que l'ancienne génération. Bon point pour la maniabilité en ville. Cette nouvelle Leaf est toute fraiche, et profitant des plus de 15ans d'expériences de Nissan dans l'électrique, avec les retours clients qui vont avec, elle promet d'être un bon compagnon de route, fiable et sobre. Des millions d'automobilistes ne demandent rien de plus.Rubrique(s) et mot(s)-clé : Nissan ; voiture-electrique