Enfin ! Une voiture européenne hybride
Les marginauxC'était en pleine effervescence du salon de Tokyo que le seul constructeur européen qui n'y était pas (Aston Martin, Bugatti, même Alpina avaient fait le déplacement), pour des raisons financières et contractuelles (BMW avait bloqué les importations au Japon, elles n'ont reprises qu'en juillet), que cet original, ce dernier des derniers constructeurs indépendants, cet anglais, MG-Rover, présente un prototype de voiture hybride. Bravo ! Car si l'on considère qu'il y avait plus de 10 hybrides au salon de Tokyo, un seul n'était pas nippon, le Mercedes F500. Mais ce concept-car Mercedes est à un point de développement si avancé, que l'on s'étonne (erratum — correction du 17/11/2003) de trouver si peu de données techniques le concernant (hormis les puissances, 184 kW pour le moteur thermique, 50 kW pour l'électrique) dans le dossier de presse qui lui est consacré.
Par opposition, la MG TF 200 HPD est un prototype de voiture hybride qui roule, et au moins un journaliste a déjà pu l'essayer. On peut donc en parler, et commençons par écrire qu'il s'agit d'un pur produit anglais. Cette voiture résulte en effet de la collaboration du constructeur MG-Rover avec le bureau d'études
MIRA, et même les batteries sont anglaises, ce sont des Hawker SBS8 (encore qu'Hawker fasse partie du groupe
EnerSys, qui est américain). La voiture est une hybride parallèle, c'est à dire qu'elle est dotée d'un moteur thermique, c'est celui de la MG TF160, il n'est pas modifié et délivre une puissance de 160 ch, et d'un moteur électrique qui fournit lui une puissance de 40 ch. Pour arriver au total de 200 ch, d'où le nom 200 HPD, le HPD signifiant
Hybrid Performance Development.
Ca resemble alors à une Toyota Prius, mais c'est pourtant beaucoup moins sophistiqué, puisque là où dans une Prius, en ville, le moteur thermique se coupe et redémarre sans que le conducteur le contrôle, dans cette MG, les 2 moteurs tournent en permanence. Sauf, si le conducteur appuie sur un bouton au tableau de bord portant l'inscription
City-Mode, et dans ce cas l'auto roule sur son seul moteur électrique. Encore à l'opposé de la Prius, cette MG ne possède pas de système de récupération d'énergie au freinage. C'est là que l'on comprend que l'économie n'était pas sur la première ligne du cahier des charges... L'objectif de cet hybride, c'est la performance, et performance il y a puisque par rapport au modèle conventionnel, l'hybride réduit le temps d'accélération de 0 à 100 km/h d'une seconde pleine, pour le passer en dessous des 6 secondes.
Le fonctionnement de l'auto est le suivant. Il n'y a aucune liaison mécanique entre les moteurs électrique et thermique, chaque moteur bénéficiant de sa propre transmission, manuelle 5 rapports aux roues arrières pour l'essence, automatique à variation continue aux roues avants pour l'électrique. Les batteries sont chargées par un générateur entrainé par le moteur essence lorsqu'il tourne à faible ou moyenne charge, et quand le conducteur enfonce la pédale de droite, un dispositif électronique commande et régule la demande d'augmentation de puissance aux 2 moteurs, et assurer une traction compatible avec la propulsion. Ouf ! Ca peut sembler simpliste ou incroyable, mais les anglais disent pourtant que cela marche bien. Mieux, avec l'ajout de batteries, qui ne sont pas de coûteuses Lithium-Ion, mais des classiques batteries au plomb (à plaques fines), la répartition des masses a été améliorée par rapport au modèle d'origine, et l'auto aurait un comportement plus neutre.
Il n'y a pas à priori de projet de produire ce modèle en série, mais... Plus performante sans être plus gourmande, cette hybride mérite qu'on la développe, et un contrat a été passé entre MG-Rover et le HM Government’s Energy Saving Trust dans ce but. Il y aura dans le futur une MG hybride, et si c'est le plus petit des constructeurs européens qui est le premier à commercialiser une voiture hybride, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez les autres. Les anglais prouvent qu'il est possible de faire une voiture hybride sans disposer du copieux budget R&D de Toyota.
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