Solar Impulse, avec la nature, le soleil, comme moteur

La terre tourne, les végétaux sortent du sol et grandissent, les animaux se déplacent partout sur la planète, et les oiseaux volent. Depuis des millions et des millions d'années. Il n'y a qu'une anomalie sur la terre, celle des moyens de transport qui utilisent des énergies fossiles, qui s'épuisent. On a presqu'envie de dire : heureusement. On pensait plutôt à un biocarburant issu de la culture des algues quand nous avions trouvé le nom de ce site, mais voici un superbe exemple de la nature comme moteur, non pas sur la route, mais dans les airs : Solar Impulse. Un avion solaire qui a bouclé un tour du monde.
C'est un avion aux multiples paradoxes, puisqu'il est à la fois petit et très grand. D'un côté il est énorme, avec une envergure de 72,5 m, soit plus qu'un Airbus, et même plus qu'un Boeing 747, mais sa cabine est minuscule. Et il n'y a qu'un seul siège. Son autonomie est immense, à la limite de l'infini, puisque ses capteurs solaires lui permettent de récupérer en une journée assez d'énergie pour voler 24 heures. Solar Impulse peut donc voler aussi longtemps que les conditions météo et le pilote le permettent. Mais ce pilote, ces 2 pilotes, Bertrand Piccard et André Borschberg doivent être des hommes exceptionnels. André Borschberg a même établi un record qui sera difficile à battre, puisqu'au dessus du Pacifique, il a volé seul pendant 118 heures. Le cockpit lui offrant le choix de 2 positions. Assis ou couché. Il sera resté ainsi pendant 5 jours et 5 nuits.
Car c'est là le défaut, ces 2300 kg de très haute technologie, armature de fibre de carbone, 17 000 cellules photovoltaïques, 4 moteurs électriques et une multitude d'appareils électroniques, ne savent pas aller vite. Les 43 041 km du voyage ont été accomplis à la vitesse moyenne de 77 km/h. On va plus vite en voiture. Et le voyage qui s'est achevé le 26 juillet 2016, avait débuté le 9 mars 2015. Parce qu'il avait fallu presqu'entièrement reconstruire l'avion l'été dernier, et qu'il a besoin de conditions météo absolument parfaites pour voler. Tous les vols, 17 pour faire le tour du globe, auront été reprogrammés plusieurs fois, et pour presque tous, les décollages et atterrissages avaient lieu la nuit, pour éviter de se mêler au traffic.
Dans ces conditions, et dans ces conditions seulement, avec un énorme travail de préparation au sol, le vol de Solar Impulse, miracle d'efficience, a pu être un succès. Cet avion est plus léger qu'une Tesla Model X P90D et il ne consomme pas plus. La consommation totale ressort en effet à 11 655 kWh soit une moyenne de 27,1 kWh/100 km. C'est environ le double de la consommation d'une Renault Zoé, et c'est incroyablement peu pour un engin capable de voler au-dessus des océans. Pour autant, il est difficile de croire à une application commerciale de l'aviation solaire, ou même électrique, dans le futur prévisible. On peut par contre envisager des avions solaires plus ou moins géo-stationnaires, sans pilote, qui tourneraient en rond pendant plusieurs mois autour d'une zone bien délimitée, et qui pourraient dans certains cas remplacer un satellite. D'autres infos sur les sites ci-dessous.

Le site de Solar Impulse.
Les sites des pilotes : Bertrand Piccard ; André Borschberg.
Et des vidéos sur leur chaine Youtube.




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