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Tata Nano, 1733 € pour une vraie voiture

Ven 11/01/2008   —   L'objectif de 100 000 roupies (1733 €) a été atteint. La petite auto lancée par Tata en Inde casse les repères.
Ainsi parlait Zarathoustra ! Une salle immense plongée dans le noir, le crescendo formidable du poème symphonique de Richard Strauss, 2 phares qui s'avancent lentement, telle était l'entrée en scène de la Tata Nano au salon de New Delhi. Du grand spectacle pour l'auto la plus basique du marché, une auto pour le prix d'un scooter bas de gamme. 100 000 roupies, prix hors taxe à la sortie d'usine. C'est pourtant une vraie voiture, 4 portes et 4 places. La Tata Nano existe en 2 versions, on reconnait le modèle de base avec ses gros parechocs noirs, tandis que le modèle luxe a ses parechocs peints. Mais pour contenir le prix à 100 000 roupies, le constructeur a fait des croix sur l'équipement. Pas de radio, pas d'air conditionné, pas d'airbags, pas de frein ABS, zéro gadget électrique, un seul rétroviseur extérieur, un seul essuie-glace, pas d'assistance de direction, pas de sièges inclinables, des freins à tambour à l'arrière, et une instrumentation minimale avec juste un indicateur de vitesse, une jauge à essence et un temoin d'huile. C'est donc mieux qu'une Trabant, puisqu'il n'y avait pas de jauge à essence au tableau de bord sur les autos est-allemandes*. Et nous pouvons même comparer la Tata Nano avec une voiture française : la Simca 1000. La Tata Nano possède en effet un moteur arrière. Et là surprise, ce moteur essence est tout aluminium (culasse et bloc).

Il s'agit d'un bicylindre en ligne de 623 cm³, il donne une puissance de 33 ch. Nous rappellons que dans les années 1980, on pouvait acheter partout en Europe chez Citroën, une voiture avec un moteur de 602 cm³ de 29 ch. Moderne, la Nano dispose d'une injection électronique, elle respecte la norme anti-pollution EURO-3 (norme aujourd'hui en vigueur en Inde), et pourrait aussi être certifiée EURO-4 (norme aujourd'hui en vigueur en Europe) avec quelques petites améliorations. Une chose est sûre cependant : la Nano est considérablement moins polluante que les motos non catalysés qui sont fabriqués en Inde. Sa consommation est aussi très raisonnable, moins de 5 l/100 km, mais nous n'avons de données exactes, car comme aucune voiture en Inde, la voiture n'a pas passée le test hyper précis de mesures normalisées que nous avons en Europe. La transmission est à 4 vitesses, et le constructeur ne donne aucune indication de performances. Pourquoi faire après tout ? Ce n'est pas la performance qui est le but, mais la sécurité. Pour les familles indiennes qui se déplacent aujourd'hui à 4 (2 adultes et 2 petits enfants) sur une moto, la Tata Nano promet un progrès formidable.

Longue de 3,10 m, large d'1,50 m et haute d'1,60 m, la Nano n'est peut-être pas très sûre dans les courbes rapides. Elle n'a pas de système électronique de contrôle de la trajectoire comme on voudrait l'imposer en Europe, et elle ne recevrait probablement qu'une ou deux étoiles à l'EuroNCAP quand une Renault Clio en a 5. Mais au même prix, une auto sera toujours plus sûre qu'une moto. Et qu'importe finalement que cette Tata Nano ne soit pas aux standards européens. La voiture a le potentiel pour faire un malheur dans son pays de plus d'un milliard d'habitants, et des dizaines de millions d'africains seraient également heureux d'en posséder une. On s'effraie alors de son impact climatique, en donnant un outil à rejeter du CO2 à celui qui n'en avait pas. Cette crainte est parfaitement fondée. Mais... Qui sommes-nous pour dire que les indiens devraient marcher à pied, quand nous avons tous des belles voitures puissantes et climatisées ? La Tata Nano va créer des richesses en Inde, et améliorer les conditions de vie pour des centaines de milliers de personnes chaque année.

*Les Trabant étaient vendues avec une tige graduée comme jauge. Il fallait s'arrêter, sortir de la voiture, introduire la tige dans le réservoir, et on voyait comme cela s'il restait du carburant.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : Tata ; commerce-distribution ; essence-diesel