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Heuliez, bis repetita en turc ?

Mer 17/03/2010   —   L'homme d'affaires turc Alphan Manas a signé un protocole d'accord pour reprendre Heuliez.
Heuliez MiaUne chose est déjà sûre, elle est qu'il n'y aura pas beaucoup de gagnants dans cette affaire. Et peut-être même pas un seul, puisque rien n'est définitif. L'accord signé mardi matin peut encore être résolu si M. Manas trouve quelque chose qui ne le satisfait pas. Les politiques crient pourtant déjà victoire, Mme Royal le plus fort : « Je suis très satisfaite, c'est une très bonne nouvelle. » (dans Le Figaro). Considérant qu'elle avait dit il y a seulement 3 mois que le pacte d'actionnaires signé avec M. Petiet, l'ex-repreneur, constituait « un grand jour pour l'industrie française » et que « Aujourd'hui, tout cela se termine bien »France2), on ne prêtera pas une grande valeur à ces propos... Ceux de Christian Estrosi sont à peine meilleurs. Car si c'est lui qui est intervenu pour écarter M. Petiet après avoir constaté que la situation d'Heuliez se dégradait, puisque M. Petiet était dans l'incapacité d'apporter les fonds qu'il avait promis, sa promesse d'un nouveau repreneur qui apporterait 20 millions d'euros pour redresser l'entreprise, est loin d'être matérialisée par M. Manas. M. Manas n'apporterait pas 20 millions d'euros. Ni 10, et même pas 5, mais 3 millions. Le reste viendrait d'autres investisseurs, qui ne sont pas encore nommés, d'autres turcs avec qui M. Manas est en relation.

Heuliez MiaL'accord signé hier consiste en une augmentation de capital de 30 millions d'euros. C'est par ce moyen que Brightwell, le fonds d’investissement de M. Manas, prendrait le contrôle d'Heuliez, mais ces 30 millions incluent les 10 millions apportés par le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI). Voilà qui constitue un beau retournement pour cet organisme public, dont nous rappellons qu'une des raisons de sa création était d'empêcher que des entreprises françaises passent sous le contrôle de groupes étrangers. La nouvelle fonction du FSI est donc d'accompagner les investisseurs étrangers. C'est une nouvelle marque de l'exception française. Quand Renault a investit des sommes beaucoup plus importantes pour construire une usine en Turquie, l'état turc ne l'a pas beaucoup aidé... Et l'état ne serait pas seul à ouvrir le porte-monnaie, il y aura aussi la région Poitou-Charentes. Région et état (par le biais du FSI) se retrouveront donc actionnaires minoritaires d'une entreprise détenue par un étranger, avec un droit de blocage sur toutes les décisions essentielles de l'actionnaire majoritaire qu'est M. Manas. Il est difficile de trouver cela satisfaisant, sans compter que rien encore ne garantit le futur succès commercial de la Mia (et donc les emplois). Nous espérons que M. Manas, s'il conclut son accord (une date butoir a été fixé au 31 mars), donnera une conférence de presse pour expliquer ses projets pour le devenir d'Heuliez.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : Mia-Electrique ; voiture-electrique ; industrie-production