Le Ford Explorer à pile à combustible, l'hydrogène pour les familles américaines 
Sans concession La clientèle américaine est la plus dure à satisfaire. Des voitures qui ne polluent plus, ils sont d'accord, mais à condition que leur usage ne soit pas plus contraignant que celui des voitures qui polluent. On a vu l'échec des voitures électriques. Leurs performances étaient moyennes, leur autonomie trop faible, le temps de rechargement de leurs batteries trop long : les américains n'ont pas mordu à l'hameçon. Pour les séduire, Ford a alors réalisé ce prototype d'Explorer à pile à combustible (PAC), avec l'appui financier (partiel) du ministère de l'Energie des Etats-Unis (
United States Department of Energy). Cela, dans le cadre d'un programme de recherche et développement sur les énergies alternatives au pétrole.

Très populaire aux Etats-Unis, le Ford Explorer est un gros break tout chemins, 5/6 places (si banquette à l'avant), avec beaucoup d'espace pour les bagages, et un puissant moteur V8 sous son large capot. Le pari de Ford était de réaliser un Explorer zéro pollution avec les mêmes performances, et la même autonomie, ils l'ont gagné. 560 km d'autonomie !   Exactement comme la 
Honda FCX Concept, sauf que le chiffre d'Honda est une valeur encore théorique à ce jour. Mais ce résultat a été obtenu de la manière la plus simple qui soit, avec un gros réservoir. Il y a en effet pas moins de 10 kg d'hydrogène à bord.

C'est sous forme gazeuse, à la pression de 700 bars, et cela se trouve dans le tunnel central. Là où sur les Explorer normaux se situent la boite automatique, la boite transfert, et l'arbre de transmission. Ces éléments ont disparus. Ils ne sont plus nécessaires. Mais cet Explorer à hydrogène est pourtant toujours un 4x4. Sa PAC est sous le capot, elle envoie l'électricité qu'elle produit à 2 moteurs électriques. Un par essieu, montés transversalement, et positionnés au centre. Ainsi montés en prise directe, ces moteurs envoient leur puissance sans aucune perte, il y a juste un réducteur.

La puissance est de 65 kW par moteur, soit 130 kW, soit   177 ch. C'est beaucoup moins que l'habituel V8 de 290 ch, mais grâce à la réponse immédiate d'un moteur électrique, et à la suppression des pertes de la transmission, les performances seraient proches.  Le démarrage est néanmoins différent, puisque si l'Explorer normal démarre avec une clé, cette version à PAC part grâce à un bouton rouge sur la console centrale. Il y est écrit 
Start Engine. Il aurait été plus juste d'écrire 
Start Fuel Cell, mais l'idée est que la conduite, l'usage, de cette voiture à PAC soit identique à celle d'une voiture classique...

Sous le capot pourtant, c'est tout sauf du classique. La PAC est une Ballard, mais Ford étant un gros actionnaire de cette entreprise (avec DaimlerChrysler), il peut mettre son logo dessus. Nous remarquons surtout le cache pour masquer toutes les liaisons avec le système de refroidissement, ou les accessoires. C'est là qu'on voit qu'il s'agit d'un prototype fait main, il n'est pas question d'en livrer tous les secrets. Ce qu'on sait cependant, c'est que la voiture roule, puisqu'elle a participée à des essais toute la journée des 29 et 30 novembre, et qu'avant cela, elle avait déjà parcouru plus de 27 000 km. Cette voiture a même établi un nouveau record de kilométrage   pour une voiture à PAC en 24 heures : 2503 km.

Ces parcours viennent s'ajouter au demi million de kilomètres qu'ont effectué la flotte des 30 Ford Focus à hydrogène. Dans le Michigan et en Colombie Britannique, ces voitures valident et développent le savoir faire de Ford en matière de voitures à PAC. Et ce faisant, ils établissent la fiabilité de la technologie. Pour aller plus loin, nous avons appris que Ford présenterait un autre prototype de voiture à PAC le mois prochain (au salon de Detroit). Il sera tout aussi inédit que cet Explorer, et probablement plus performant encore. Ce qui voudrait dire plus léger...

Parce qu'avec ses 2560 kg à vide, l'Explorer n'a rien d'une midinette. Son physique  ensuite, n'a rien de celui d'une Midget, et sa finesse aérodynamique est plus proche de l'armoire normande, que de la proverbiale goutte d'eau. Cette combinaison de facteurs déraisonnables nous empêche de sympathiser à ce concept comme nous le pourrions. Il est formidable que Ford sache faire un gros véhicule tous chemins à 6 places confortables, qui soit zéro pollution, et avec une autonomie de plus de 500 km. Mais qu'est-ce que cela serait mieux (!), si Ford avait déployé cette technologie dans une auto plus légère, et plus aérodynamique. Les américains ont-ils vraiment besoin d'un tel gabarit ?
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